Pierpaolo Napolitano
Les engins explosifs improvisés (EEI) ont longtemps été et demeurent l’arme de choix des terroristes et des insurgés en raison de leur facilité de fabrication, de leur emploi et de leur potentiel destructeur, comme en témoignent les attaques qui se sont produites dans le monde ces derniers mois.
L’augmentation de la menace est due à la quantité de matériel de propagande terroriste disponible sur Internet et sur les médias sociaux, qui comprend des instructions et des «recettes» pour fabriquer des EEI et fournit des conseils tactiques sur la manière de les déployer.
Depuis 1970, il existe des manuels et des livres sur la fabrication de bombes, produits par des personnes controversées à l’époque qui voulaient apporter leur soutien aux mouvements antigouvernementaux. Certains manuels d’aujourd’hui sur les engins explosifs improvisés sont directement issus de ces «recettes» de fabrication de bombes, même si des arguments idéologiques y ont été ajoutés dans le but de mobiliser des combattants dans le monde entier.
Le résultat est qu’aujourd’hui, n’importe qui peut mener une attaque assez sophistiquée, et même des personnes sans expérience pratique peuvent fabriquer un engin explosif improvisé dans leur cuisine, alors qu’auparavant, quiconque voulait combattre devait se rendre dans un camp d’entraînement terroriste, s’exposant ainsi au danger d’être détecté par la police et les forces de sécurité.
Le présent rapport donne un aperçu général de la menace des EEI, en analysant ce que sont les EEI et comment ils sont fabriqués. De plus, dans le rapport, l’évolution des EEI a été analysée sous deux angles différents:
- En se fondant sur des données de la base de données mondiale sur le terrorisme de 1970 à 2017, une analyse statistique a été entreprise pour mettre en évidence les particularités de la menace liée aux EEI;
- En réalisant une étude approfondie sur les matériels de propagande afin d’analyser en détail les instructions techniques sur la fabrication des bombes fournies par les manuels disponibles.