La Tunisie a souvent été qualifiée de «one success story» du printemps arabe. Cette description a toujours été problématique et, à la mi-2021, elle était intenable. Après une décennie de mauvaise gestion sous un gouvernement du parti Ennahda dirigé par les islamistes, qui a entraîné une paralysie politique et des troubles économiques, le Président Kais Saied a démis le Premier ministre Hicham Mechichi le 25 juillet, entamant ainsi un processus destiné à réinitialiser le système politique.
Ces événements ont fait l’objet de nombreux récits contradictoires, provenant de la Tunisie et de divers acteurs extérieurs ayant des liens avec ces factions. Il y a aussi la situation stratégique de la Tunisie, au nord de la région troublée du Sahel et à la frontière sud de l’Europe, et le fait que le pays, pendant la période Ennahda, a été l’un des plus grands contributeurs à l’État islamique.
Afin d’analyser ces questions, European Eye on Radicalization a réuni un panel d’experts:
Le Dr Khadija Moalla, spécialiste du développement avec vingt-cinq ans d’expérience, dont dix à des postes de direction aux Nations unies, et experte en droit international, s’est concentrée sur les questions d’égalité des sexes, d’égalité des femmes, d’État de droit et de société civile.
Sami Moubayed, historien syrien et ancien chercheur au Carnegie Endowment for International Peace. Il couvre la politique régionale depuis 1998 et est chercheur à l’université de St Andrews en Écosse. Son livre le plus récent est intitulé Under the Black Flag: At the Frontier of the New Jihad.
Dr. Tommaso Virgili, chercheur postdoctoral au Centre des sciences sociales de la WZB de Berlin, où il travaille sur les mouvements libéraux au sein de l’Islam en réponse au défi de l’islamisme en Europe et dans la région MENA. Il est l’auteur du livre à paraître, Islam, Constitutional Law and Human Rights: Sexual Minorities and Freethinkers in Egypt And Tunisia.