European Eye on Radicalization
Depuis les attentats du 11 septembre 200, le terrorisme maritime fait l’objet d’une attention internationale accrue. Certes, la piraterie est un problème ancien. Mais l’attaque, perpétrée en octobre 2000, par Al-Qaida contre l’USS Cole dans le port d’Aden, était unique de son genre, et ce eu égard à la taille et à la fonction du navire ciblé.
Ainsi, depuis cette attaque, Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQAP) et les organisations qui lui sont affidées, n’ont cessé de manifester un intérêt croissant pour les attaques sur le front maritime [1].²²En témoignent les informations trouvées dans la cachette d’Oussama ben Laden à Abbottabad, au Pakistan, après son élimination, par les SEAL de la marine américaine, lors d’une opération spéciale, qui a eu lieu du 2 au 11 mai 2011. De même, les dispositifs de stockage numérique trouvés lors de l’arrestation, par la police allemande à Berlin, deux semaines après l’élimination du chef d’Al-Qaida, de Maqsood Lodin, un terroriste autrichien d’origine pakistanaise, avaient confirmé la volonté d’Al-Qaida et de sa nébuleuse de s’en prendre à des cibles maritimes.
Cependant, au cours des années qui ont suivi, la menace d’Al-Qaida a reculé à mesure où cette organisation terroriste s’est concentrée sur les conflits locaux. Par ailleurs, le régime clérical iranien pose aussi un défi croissant à la sécurité maritime dans le golfe Persique et la mer Rouge, en particulier à travers les Houthis au Yémen. Le présent rapport examinera cette dynamique à la lumière de l’attaque perpétrée le 12 mai 2019 contre quatre cargos commerciaux près des eaux territoriales des Émirats Arabes Unis et de la collusion iranienne possible dans cette attaque.
Formes de terrorisme maritime
Bien qu’il n’y ait pas de définition convenue du terrorisme maritime, une définition communément acceptée est celle de «l’utilisation systématique ou la menace d’utilisation d’actes de violence contre la navigation internationale et les services maritimes internationaux par un individu ou un groupe pour susciter la peur et l’intimidation d’une population civile afin de réaliser ses ambitions ou objectifs politiques» [2].
Il est possible de subdiviser les formes de terrorisme maritime en quatre catégories en fonction de leur utilisation de l’espace maritime et de la nature des cibles visées. Les quatre catégories sont :
- L’espace maritime comme moyen d’attaque contre des cibles terrestres : Les attentats à la bombe perpétrés à Mumbai le 26 novembre 2008, lorsque dix terroristes en vedettes ont débarqué dans le port et ont mené une série de douze attentats coordonnés, en sont un exemple frappant à cet égard.
- L’utilisation de navires pour soutenir le renforcement des capacités des groupes terroristes : Par exemple, le 3 janvier 2002, le navire Karine a été saisi en mer Rouge alors qu’il transportait des armes iraniennes destinées à l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) pour les utiliser dans des attaques contre Israël.
- Le détournement de navires de guerre et les prises d’otages par des terroristes : Cela est considéré comme l’une des tactiques de terreur maritime les plus largement utilisées. Par exemple, en 2014, Al-Shabab, branche somalienne d’Al-Qaida, a détourné un navire appartenant à des Kényans et pris en otage onze marins de nationalités différentes [3].
- Attaques terroristes contre des cibles navales de grande valeur : Les deux premières attaques de ce type ont eu lieu au large des côtes du Yémen, respectivement en 2000 et 2002. Le premier attentat a été l’attaque de l’AQAP contre le Cole le 12 octobre 2000, lorsque le destroyer américain a été touché par des kamikazes alors qu’il faisait le plein. Dans la deuxième attaque, survenue le 6 octobre 2002, un pétrolier français, le M/V Limburg, a été attaqué au large de Ash Shahir, provoquant une catastrophe écologique avec près de 100 000 tonnes de pétrole brut déversées dans le golfe d’Aden [4].
Plus récemment, un incident de catégorie quatre a eu lieu : il s’agit de l’attaque du 6 septembre 2014, perpétrée, sans succès, par Al-Qaida dans le sous-continent indien (AQIS), sur la frégate PNS Zulfiqar, de la marine pakistanaise, amarrée à Karachi, avec pour but d’attaquer les navires américains qui se trouvaient à proximité, au moyen des huit missiles C-802 anti-marine à bord de la frégate [5].
Au cours de la même année, Ansar Bayt al-Maqdis, organisation qui a transféré son allégeance d’Al-Qaida à l’État Islamique (Daesh), a lancé une attaque navale à bord de quatre petits bateaux à 40 kilomètres au nord de Damiette, en Égypte, tuant environ huit marins, tandis que la marine égyptienne a pu arrêter 32 personnes à bord de ces bateaux [6].
Menace iranienne dans le golfe Persique et la mer Rouge
Hassan Rouhani, président iranien, et d’éminentes personnalités du régime iranien n’ont cessé de menacer de fermer les expéditions internationales de pétrole à travers le détroit d’Ormuz en représailles aux sanctions américaines qui visent à freiner le programme d’armes nucléaires de l’Iran [7]. Bien que les menaces iraniennes soient souvent voilées, elles ne le sont pas toujours. Ainsi, Ismail Kowsari, officier supérieur du corps des Gardiens de la Révolution Islamique (GRI) iranien, a déclaré le 4 juin 2017 que «l’Iran empêcherait l’exportation du pétrole d’autres pays par le détroit d’Ormuz, si ses propres exportations de pétrole étaient bloquées par les sanctions américaines» [8].
Les dirigeants iraniens n’ont jamais donné suite aux menaces de fermeture du détroit. Les considérations politiques en sont certainement un facteur important. En effet, l’Iran sait qu’elle serait isolée sur le plan international ; Même la Chine ne la soutiendrait pas si elle tentait de fermer le détroit. Cependant, l’équilibre brut du pouvoir est probablement le facteur déterminant dans la décision de Téhéran : les États-Unis considèrent le maintien de ce point d’étranglement comme un intérêt national central — et le régime iranien serait rapidement vaincu s’il menait cette question à une confrontation militaire [9].
C’est pour cette raison que la doctrine navale iranienne cherche à acquérir la capacité de fermer le détroit d’Ormuz par des forces asymétriques. Les compétences que l’Iran a acquises pour menacer le golfe Persique ont ensuite été étendues à la mer Rouge et au golfe d’Aden, surtout depuis 2011, à travers son soutien apporté aux Houthis du Yémen [10].
Les menaces que l’Iran fait peser sur le détroit d’Ormuz et Bab al-Mandeb prennent la forme d’acteurs armés non étatiques, de drones et de mines. Considérons-les les uns après les autres.
Acteurs non étatiques armés
L’Iran a l’habitude de fournir à ses milices indirectes des systèmes d’armes sophistiqués. Le Hezbollah libanais en est l’archétype. Toutefois, de plus en plus, le mouvement Ansarallah ou Houthi au Yémen s’est trouvé en possession de tels armements, notamment des missiles qui lui ont permis de viser la capitale de l’Arabie Saoudite. En outre, les Iraniens ont fourni aux Houthis la technologie des drones, qu’ils ont également utilisée pour menacer la sécurité maritime dans la mer Rouge.
Les militants Houthis ont frappé avec succès un navire des Émirats Arabes Unis en octobre 2016 avec un missile de croisière antinavire dans les eaux au large de la côte ouest du Yémen et, le même mois, ils ont tiré plusieurs missiles sur le destroyer américain USS Mason, que les États-Unis ont interceptés [11]. On pense que ces missiles étaient les missiles chinois C-801 antinavire [12].
Les Houthis ont utilisé pour la première fois, le 30 janvier 2017, des bombes embarquées télécommandées contre une frégate de la marine saoudienne, tuant deux marins saoudiens. Selon la marine américaine, cette attaque de drones sans pilote a fait appel à la technologie iranienne [13]. Les Houthis ont également essayé d’utiliser ces tactiques dans la guerre économique, ciblant un terminal de distribution de pétrole Aramco dans la mer Rouge sur la côte saoudite, juste au nord du Yémen, en utilisant un bateau rapide chargé d’explosifs [14].
En cas de crise avec les Américains, les Iraniens ont maintenant la capacité de réagir en perturbant la sécurité de Bab al-Mandab. Le 6 août 2018, l’agence de presse iranienne Fars a publié des déclarations du général Naser Sha’bani, qui a noté que Téhéran avait ordonné aux Houthis d’attaquer deux pétroliers saoudiens et que les milices avaient exécuté ces ordres [15]. Bien que le régime iranien continue de nier la responsabilité des attaques des Houthis contre la navigation internationale — c’est d’ailleurs l’intérêt d’avoir des mandataires «que l’on peut renier» en premier lieu — l’attaque du navire saoudien à cette époque, quelques heures après que le général Qassem Suleimani, chef de la force IRGC-Quds, eut déclaré que la mer Rouge n’était plus sûre pour les navires américains, en est indicatif [16].
Drones
L’Iran prétend disposer d’une gamme de drones de surveillance et de drones armés, dont le «H-110 Sarir», équipé de missiles air-air, et le «Shahed 129», drone capable d’effectuer des missions de surveillance et de frappe 24 heures sur 24 [17]. Dans les évaluations américaines, les drones iraniens pourraient être équipés d’armes [18].
L’Iran a révélé sa volonté d’utiliser la technologie des drones pour menacer ses rivaux dans la région. Cela est évident dans le harcèlement des navires américains, car Téhéran utilisait régulièrement des bateaux rapides pour harceler la marine américaine dans le golfe Persique. Cependant, depuis août 2017, ils ont cessé d’utiliser des navires rapides et ont eu recours à des drones iraniens «QOM-1» (également connus sous le nom de «Shaheed 129») pour effectuer des vols maritimes qui approchent des navires de la marine américaine opérant dans la région. Cette nouvelle stratégie adoptée par l’Iran pourrait être interprétée comme un message de la part de l’Iran démontrant sa capacité accrue en matière de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (Capacité ISR) [19]. Dans un autre incident, un drone iranien non armé a croisé le chemin d’avions de chasse américains s’alignant pour atterrir sur un porte-avions, l’USS Nimitz [20].
Mines
Les mines iraniennes sont probablement l’outil le plus viable que l’Iran puisse utiliser s’il souhaite bloquer le détroit d’Hormuz [21]. Depuis janvier 2017, les forces de la coalition sous commandement saoudien ont découvert et démantelé les mines marines posées par les Houthis dans la mer Rouge, près des côtes du Yémen et du détroit Bab al-Mandab [22]. En mars 2017, les Houthis ont déployé les mines comme celle ayant frappé un garde-côte du Yémen, faisant deux morts et huit blessés parmi ses membres [23].
Possibles opérations de sabotage iranien
Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale des Émirats Arabes Unis a révélé que le 12 mai 2019, quatre cargos commerciaux ont été la cible d’«opérations de sabotage» au large des côtes de Fujayrah, près des eaux territoriales des Émirats Arabes Unis, sans élaborer ni nommer de suspects [24]. Deux de ces quatre navires étaient des pétroliers saoudiens.
Cette attaque est survenue dans un contexte de tensions régionales croissantes entre l’Iran et les États-Unis au sujet des programmes nucléaire et balistique de l’Iran, en plus de son intervention déstabilisatrice dans la région. L’Iran ou l’un de ses mandataires sont donc les principaux suspects. Il existe d’ailleurs des preuves suggestives en ce sens.
Premièrement, Heshmatollah Falahatpisheh, chef du comité de la sécurité nationale au Parlement iranien, a écrit sur son compte Twitter: «Les explosions de Fujayrah ont montré que la sécurité du sud du golfe Persique est comme du verre». Une telle déclaration révèle clairement que Téhéran dirige des menaces voilées contre les Émirats Arabes Unis [25], et ces menaces ne sont pas sans précédent.
Deuxièmement, le président iranien Hassan Rouhani a apparemment menacé, en décembre 2018, de perturber les expéditions de pétrole des autres pays à travers le golfe Persique. «Si un jour les Américains veulent empêcher l’exportation du pétrole iranien, déclare Rouhani, alors aucun pétrole ne sera exporté du golfe Persique» [26]. Malgré l’insistance de l’Iran à continuer à exporter son pétrole malgré les sanctions américaines, la plupart des pays respectent les sanctions. Comme Bloomberg l’a rapporté le 9 mai 2019: «Ainsi, l’attaque au large des côtes de Fujayrah trois jours plus tard pourrait être considérée comme une mise en œuvre des menaces iraniennes [27].
Troisièmement, le 6 mai 2019, les États-Unis ont déployé un porte-avions et des bombardiers B-52 au Moyen-Orient pour empêcher les Iraniens de menacer les intérêts américains dans la région. Ce déploiement est survenu en «réponse à un certain nombre d’indications et d’avertissements inquiétants et croissants» de la part de l’Iran, selon le conseiller à la sécurité nationale John Bolton [28]. Plus tard, le 10 mai 2019, l’administration maritime américaine a révélé que les navires commerciaux américains, notamment les pétroliers naviguant sur les principales voies navigables du Moyen-Orient, pourraient être ciblés par l’Iran [29]. Ces actions et mises en garde montrent que les États-Unis avaient recueilli des renseignements crédibles sur leurs plans visant à attaquer leurs alliés et intérêts dans la période qui précéda le naufrage du Fujayrah.
Quatrièmement, au lendemain de l’attaque, Amirali Hajizadeh, chef de la division aérospatiale du corps des Gardiens de la Révolution Islamique, a averti que son pays «frapperait l’Amérique à la tête» au cas où une action militaire serait entreprise contre son pays [30], ce qui laisse à nouveau à penser que l’Iran cherche un moyen de représailles, alors que l’Amérique renforce ses sanctions et ses beaux discours.
Conclusion
La réduction des menaces maritimes émanant de l’AQAP et de groupes similaires peut être attribuée en grande partie aux opérations antiterroristes américaines et émiraties au Yémen. Toutefois, pendant ce temps, l’Iran a pu étendre ses tentacules au Yémen et renforcer les Houthis en tant qu’une menace pour la stabilité intérieure du pays et les voies navigables entourant le Yémen. L’Iran a reçu une aide substantielle pour utiliser les Houthis comme un instrument de sa politique étrangère par la réticence de la communauté internationale à reconnaître la malfaisance iranienne à travers le comportement agressif des Houthis. Une condamnation claire de la part de la communauté internationale est nécessaire pour aider à contenir l’agression iranienne.
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Référence
[1] Peter Lehr, (NO) Princes of the Sea: Reflections on maritime terrorism, in: Joachim Krause and Sebastian Bruns (eds.), Routledge Handbook of Naval Strategy and Security, (Oxon, Routledge, 2016), p. 202.
[2] Senia Febrica, Maritime Security and Indonesia: Cooperation, Interests and Strategies, (Oxon, Routledge, 1ère édition: 2017), p. 26.
[3] Al-Shabaab seizes Kenyan ship, take hostages, World Bulletin, 12 juillet 2014, accessible sur: https://bit.ly/2HhbnAx
[4] Kleanthis Kyriakidis, Maritime Terrorism History, Typology And Contemporary Threats, ASPIS, octobre/ novembre 2017, accessible sur: https://bit.ly/2LDs25B
[5] Peter Lehr, op.cit., p. 203.
[6] Khaled Dawoud, With ISIS Allegiance Egypt’s Security Woes Worsen, Atlantic Council, novembre 24, 2014, accessible sur: https://bit.ly/2JfBUjT
[7] US sanctions on Iran oil will hurt India more than you think, ET Markets 12 août, 2018, accessible sur: https://bit.ly/2B5pY0R
[8] IRGC official threatens to shut Strait of Hormuz, Economist, 5 juillet , 2018, accessible sur: https://bit.ly/2MFk8EC
[9] IRGC official threatens to shut Strait of Hormuz, op.cit.
[10] James Fargher, Iranian Naval Capabilities in the Red Sea, The Maritime Executive, accessible sur: https://bit.ly/2MGCvJx
[11] Shaul Shay, The Houthi Maritime Threats in The Red Sea Basin, Research Associate and Security 28 juillet 2017 accessible sur: https://bit.ly/2vCy8Zq
[12] The conflict in Yemen: Marine Risks, IHS COUNTRY RISK, avril 2015, accessible sur: https://bit.ly/2vEXZQk
[13] Robert Windrem & William M. Arkin, Houthi Rebels Use Another Unmanned Boat Bomb Against the Saudis, NBC News, accessible sur: https://nbcnews.to/2MGMY7J
[14] Saudi Arabia foils Houthi bombing attempt on Aramco fuel terminal, The National, 26 avril, 2017 accessible sur: https://bit.ly/2nFDwqx
[15] Statements By Top IRGC Official Gen. Sha’bani Published By Fars News Agency: ‘We Told The Yemenis To Attack The Two Saudi Tankers, And They Attacked’, Memri, Special Dispatch No.7612, 7 août, 2018, accessible sur: https://bit.ly/2Mdxg7V
[16] Panic in Iran over Attack on Two Saudi Oil Carriers, Asharq Al-Awsat, 8 août 2018, accessible sur: https://bit.ly/2MFc4Us
[17] Ariane Tabatabai, Containment and Strike: Iran’s Drone Program, Terrorism Monitor, Vol. 15, N° 17, septembre 11, 2017, accessible sur https://bit.ly/2MGNK4G
[18] Lolita C. Baldor, In the Persian Gulf, Iran’s drones pose rising threat to US, Associated Press 25 août, 2017, accessible sur: https://read.bi/2nuyVam
[19] Paul McLeary, Iranian Drone Missions on the Rise in the Persian Gulf as Small Boat Harassment Drops, USNI News, 26 janvier 26, 2018, accessible sur: https://bit.ly/2vFmKMB
[20] Lolita C. Baldor, op.cit.
[21] Dmitry Zhdannikov, How could Iran disrupt Gulf oil flows?, Reuters, 11 juillet accessible sur: https://reut.rs/2P6g7em
[22] Shaul Shay, op.cit.
[23] Tyler Rogoway, Naval Mines Are A Growing Threat Near The Mandeb Strait, The Drive,12 mai, 2017, accessible sur: https://bit.ly/2nynkHd
[24] UAE reports acts of ‘sabotage’ against commercial ships, CNN, accessible sur https://cnn.it/2LF8EoQ
[25] Iranian lawmaker says explosions at UAE port show Gulf security is fragile, Reuters, 12 mai, 2019, accessible sur: https://reut.rs/2E56oAK
[26] If Iran can’t export oil from Gulf, no other country can, Iran’s president says, Reuters, 4 décembre, 2018, accessible sur: https://reut.rs/2APjqAg
[27] Nick Cunningham, Iran’s Oil Exports Implode As Sanctions Sting, Oil Price, 09 mai 2019, accessible sur: https://bit.ly/2JxymJ5
[28] US sends aircraft carrier and bomber task force to ‘warn Iran’, BBC 6 mai, 2019, accessible sur: https://bbc.in/2DTnPVb
[29] US warns merchant ships of possible Iranian attacks in Middle East, Alarabiya, 13 mai, 2019, accessible sur: https://bit.ly/2VnyWLD
[30] Ciaran Mcgrath, Iran threat: Commander sends Trump dire US fleet warning – ‘It is an OPPORTUNITY’, Express, 12 mai, 2019, accessible sur: https://bit.ly/2JGdSOe