• En
  • عربي
  • Es
Aucun résultat
Voir tous les résultats
European Eye on Radicalization
  • Accueil
  • À propos
    • Qui sommes nous
      • Comité de rédaction et personnel
      • Contributeurs
    • Le point de vue
  • Analyses
  • Articles d’opinion
    • Éditoriaux de l’EER
    • Points de vue des contributeurs
  • Rapports
  • Lire sur la radicalisation
  • Événements
    • Événements de EER
    • Participation de EER aux évènements
  • Vidéos
  • Contact
  • Accueil
  • À propos
    • Qui sommes nous
      • Comité de rédaction et personnel
      • Contributeurs
    • Le point de vue
  • Analyses
  • Articles d’opinion
    • Éditoriaux de l’EER
    • Points de vue des contributeurs
  • Rapports
  • Lire sur la radicalisation
  • Événements
    • Événements de EER
    • Participation de EER aux évènements
  • Vidéos
  • Contact
Aucun résultat
Voir tous les résultats
European Eye on Radicalization
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Accueil Articles Articles d'opinion

Que contient le projet d’Emmanuel Macron contre le “séparatisme”?

7 octobre 2020
dans Articles d'opinion, Points de vue des contributeurs
What is Emmanuel Macron’s Project Against “Separatism” About?
2 393
VUES
Partager sur FacebookPartager sur Twitter

Nicolas Henin

Le président français Emmanuel Macron a présenté vendredi 2 octobre son plan très attendu de lutte contre le “séparatisme”, dans un contexte compliqué par la reprise de la pandémie de coronavirus et une actualité chargée en matière de radicalisation, le procès des attentats de janvier 2015 qui se déroule en même temps a donné lieu à quelques très beaux moments de justice a aussi rouvert quelques clivages dans l’opinion. Il a aussi été marqué par un attentat contre les anciens locaux de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Parmi les sujets qui restaient en suspens jusqu’au dernier moment : l’usage ou pluriel ou du singulier. Le singulier signifierait que ce plan, qui doit conduire à une loi, vise le seul extrémisme musulman, le pluriel désignant l’ensemble des courant qui délitent la société ou sont susceptibles de la fracturer.

Emmanuel Macron a commencé son discours par un rappel très approprié de la définition de la laïcité française, définie par une loi de 1905 et qui continue de faire l’objet de malentendus, surtout à l’étranger où l’on a facilement tendance à voir la France comme un pays promouvant l’athéisme, à l’image des anciennes républiques soviétiques. “La laïcité en République française, c’est la liberté de croire ou de ne pas croire, la possibilité d’exercer son culte à partir du moment où l’ordre public est assuré. La laïcité, c’est la neutralité de l’État et en aucun cas l’effacement des religions dans la société dans l’espace public. La laïcité, c’est le ciment de la France unie. Si la spiritualité relève du domaine de chacun, la laïcité est notre affaire à tous.”

Le président français a ensuite semblé trancher le débat sur le pluriel du séparatisme, en énonçant : “ce à quoi nous devons nous attaquer, c’est le séparatisme islamiste”, une expression qui a ponctué son discours. Sauf que, dès les jours suivants, plusieurs ministres invités dans des médias ont rappelé l’importance de prendre en compte les autres idéologies menant à la violence, notamment le suprémacisme, le ministre de l’Intérieur utilisant sur son compte Twitter alternativement le singulier et le pluriel.

Pour Emmanuel Macron, ce séparatisme islamique qu’il présente comme une déviance de l’islam est “un projet conscient, théorisé, politico-religieux, qui se concrétise par des écarts répétés avec les valeurs de la République, qui se traduit souvent par la constitution d’une contre-société et dont les manifestations sont la déscolarisation des enfants, le développement de pratiques sportives, culturelles, communautarisées qui sont le prétexte pour l’enseignement de principes qui ne sont pas conformes aux lois de la République.”

Les chercheurs en radicalisation connaissent bien les dilemmes qui se posent, pour un État de droit, dans la prise en compte de ce qui est qualifié de “radicalisation non violente”. Quand bien même le sentiment que les extrémistes sont néfastes pour une société est assez partagé, la définition de qui est extrémiste est beaucoup plus disputée et surtout, une démocratie libérale, au nom de la liberté de conscience et de liberté de culte, n’a pas vocation à interdire l’extrémisme, ni à faire de chacun de ses ressortissants des centristes modérés.

Le concept de “tapis roulant” conduisant de l’extrémisme idéologique à la violence terroriste est sans doute l’un des sujets les plus brûlants des recherches en radicalisation.

Afin de sortir de cet écueil, Emmanuel Macron insiste sur un facteur permettant de définir le “séparatisme”: le non-respect de la loi. Reste à distinguer quelles violations de la loi caractérisent les “séparatistes” et permettront de les réprimer.

Le projet de loi en cours d’élaboration prévoit d’agir dans plusieurs domaines. Dans celui de l’éducation, par exemple, la possibilité d’école à la maison (pourtant garantie par la loi historique sur l’enseignement obligatoire) sera strictement limitée aux raisons impératives, notamment médicales. Plusieurs observateurs font pourtant remarquer que l’enseignement privé hors contrat (peu contrôlé par l’État, malgré une loi récente) est sans doute un problème plus prégnant d’embrigadement que la déscolarisation. Une autre mesure est la suppression des imams détachés, envoyés par des pays musulmans afin d’enseigner en France. Si cette mesure a un intérêt certain en matière de contre-ingérence, elle présente un intérêt mineur en matière de sécurité : bien peu de terroristes djihadistes formés en France sont passés par des mosquées de cet islam consulaire, qui pose bien davantage des problèmes d’importation de conflits locaux que de promotion de l’extrémisme.

Une autre ambition d’Emmanuel Macron est d’éviter que des “putsch” soient possibles dans des mosquées, qui permettent à une minorité d’extrémistes d’en prendre le contrôle. Si l’amélioration de la gouvernance des lieux de culte est louable, et possible par la loi, il s’agit d’un exercice à double tranchant : que fera l’État si les partisans d’une idéologie considérée comme extrémiste devenaient majoritaires et souhaitaient exercer le pouvoir qui leur revient ? Il serait délicat de soutenir un “putsch” mené par ceux que l’on considèrerait “modérés”… Par ailleurs, que les institutions distinguent ce qui est un “bon islam” d’un islam radical ou dévoyé risque par ailleurs de contredire le principe de laïcité et de non-interférence de l’État dans le contenu d’un dogme religieux.
Par ailleurs, les associations (clubs sportifs, organisations culturelles, etc.) devront signer une charte les engageant à respecter certains principes, comme la laïcité ou l’égalité des genres. Le non-respect de cette charte les priverait de toute subvention publique. Sauf que l’expérience a montré que les capacités de lever des fonds de plusieurs idéologies extrémistes les rendent assez peu sensibles à la crainte d’être privés de fonds publics.

Emmanuel Macron, présentant son projet, a évité quelques écueils, suggérant que la meilleure protection contre la radicalisation demeure la cohésion nationale, la présence partout d’un État qui garantit les droits de chacun et s’assure de l’égalité de tous. Mais ce discours, dont il annonce qu’il est le résultat de trois années de réflexion, a été reçu par une opinion publique déjà déchirée. Les musulmans en France, montrent les sondages, sont dans leur immense majorité loyaux à leur pays. Mais ils n’en peuvent plus d’être exposés, notamment sur les chaînes d’information en continu ou sur les réseaux sociaux, à une stigmatisation et à être vus comme des menaces. Quelles que soient leurs opinions ou leur pratique religieuse, ils aspirent à être considérés comme des citoyens comme les autres, avec toute leur diversité. Dans le contexte à fleur de peau que connaît la France d’aujourd’hui, chaque prise de parole politique, même bien intentionnée, semble condamnée à rouvrir des clivages et radicaliser les débats et des pans de l’opinion. Peut-être peut-on y voir un résultat de la vague d’attentats terroristes que la France a connu et qui a profondément marqué les perceptions.

European Eye on Radicalization vise à publier une diversité de points de vue et, en tant que tel, n’approuve pas les opinions exprimées par les contributeurs. Les opinions exprimées dans cet article ne représentent que l’auteur.

Connexes Posts

The Role of Humanitarian Aid in Combating Extremism and Preserving Human Rights
Articles d'opinion

Le rôle de l’aide humanitaire dans la lutte contre l’extrémisme et en faveur de la préservation des droits de l’homme

27 février 2023
Germany’s Well-Timed Crackdown on the Muslim Brotherhood
Articles d'opinion

La répression opportune de l’Allemagne contre les Frères musulmans

27 septembre 2022
Follow the Money (If You Can): Ennahda Accused of Corruption and Money Laundering
Articles d'opinion

Suivez l’argent (si vous en êtes capables) : Ennahdha accusé de corruption et de blanchiment d’argent

11 février 2022
Debunking Dominant Fallacies About Recent Developments in Tunisia
Articles d'opinion

Démystifier le faux raisonnement dominant sur les récents développements en Tunisie

20 août 2021
The Iraqi Paradox
Articles d'opinion

Le paradoxe irakien

19 août 2021
Tunisia After July 25
Articles d'opinion

La Tunisie de l’après 25 juillet

17 août 2021

Dernières nouvelles de Twitter

Populaire

Is Al-Qaeda Capable of Global Terrorism Any More?

Is Al-Qaeda Capable of Global Terrorism Any More?

23 février 2023
The History and Structure of Islamic Organizations in the United States

Histoire et structure des organisations islamiques en Amérique

19 août 2019
The Challenges of Combatting Extremist Financing in Germany

The Challenges of Combatting Extremist Financing in Germany

6 janvier 2023
The Role of Online Communities in the Expansion of Far-Right Extremism

The Role of Online Communities in the Expansion of Far-Right Extremism

3 novembre 2022
Islamist Extremism and Jihadism in Latin America: A Longstanding and Underestimated Phenomenon (Part 1)

Islamist Extremism and Jihadism in Latin America: A Longstanding and Underestimated Phenomenon (Part 1)

14 avril 2022

Taliban: Structure, Strategy, Agenda, and the International Terrorism Threat

7 octobre 2022

2018 EER - droits d'auteur © European Eye on Radicalization.

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Accueil
  • À propos
    • Qui sommes nous
      • Comité de rédaction et personnel
      • Contributeurs
    • Le point de vue
  • Analyses
  • Articles d’opinion
    • Éditoriaux de l’EER
    • Points de vue des contributeurs
  • Rapports
  • Lire sur la radicalisation
  • Événements
    • Événements de EER
    • Participation de EER aux évènements
  • Vidéos
  • Contact
  • En
  • عربي
  • Es

2018 EER - droits d'auteur © European Eye on Radicalization.

This website uses cookies. By continuing to use this website you are giving consent to cookies being used. Visit our Privacy and Cookie Policy.