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Accueil Articles

Les Frères musulmans ont les vues sur la Jordanie comme un Plan B

8 janvier 2020
dans Articles
Muslim Brotherhood eyes Jordan as a Plan B
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Sami Moubayed

À la mi-décembre 2019, la branche jordanienne des Frères musulmans, connue sous le nom de Muslim Brotherhood Society (MBS), a clôturé sa troisième conférence annuelle à la mer Morte, intitulée : « La Jordanie à l’ombre des changements internationaux». Tenue sous le patronage de l’ancien Premier ministre Abdulraouf Rawabdeh, cette conférence très médiatisée a couvert de louanges le roi Abdallah II, qui a déclaré avoir réussi à «protéger la nation de grands dangers».[1]

Une poignée d’anciens responsables jordaniens étaient présents, dont trois anciens ministres et un ex-Premier ministre adjoint. Dans son discours, le dirigeant de la confrérie jordanienne, Sharaf al-Qadat, a déclaré que l’organisation apportait la dernière touche à son nouveau «programme national», qu’elle comptait annoncer «dans les semaines à venir [2]».

Le moment choisi pour leur conférence — et la chaleureuse étreinte de l’administration jordanienne — n’est certainement pas une coïncidence, puisqu’ils font suite à l’offre qatarie de couper les liens avec la confrérie en échange d’un rapprochement avec l’Arabie Saoudite. De même que les Émirats Arabes Unis, le Bahreïn et l’Égypte, Riyad avait rompu ses relations avec le Qatar il y a deux ans et demi, s’opposant à ses relations avec l’Iran et les Frères musulmans. Les quatre pays, connus sous le nom de Quartet, ont défini une série de conditions pour rétablir les relations avec le Qatar, dont la principale est que Doha mette fin à son soutien aux Frères musulmans.

L’offre qatarie de se désengager des Frères musulmans a été rapportée pour la première fois dans le Wall Street Journal à la fin du mois de novembre 2019, après une visite inopinée du ministre qatari des Affaires étrangères Shaykh Mohammad Bin Abdulrahman al-Thani à Riyad.[3] Si des progrès sont réalisés sur ce front, cela entraînerait de graves conséquences pour les Frères musulmans, qui dépendent fortement de Doha pour leur sanctuaire, leurs fonds et leurs apparitions dans les médias via la chaîne qatarie Al-Jazeera. Ils courent également le risque élevé que l’administration Trump les désigne comme une organisation terroriste, tout comme Al-Qaïda, ce qui compliquerait encore plus leur militantisme dans tout le Moyen-Orient. Un abandon du Qatar ou une désignation par les États-Unis — ou les deux — provoquerait un désordre au sein de la confrérie panislamique. Vulnérables et sans abri, les Frères musulmans n’auraient qu’un seul allié dans la région vers lequel se tourner, le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui est déjà à la pointe du combat avec presque tous les pays arabes, surtout après les récents évènements où les Turcs qui se sont installés en Libye pour soutenir le gouvernement reconnu de Fayez al-Sarraj, qui a des liens avec cette confrérie.

La sagesse conventionnelle dit que les membres Frères musulmans basés à Doha doivent commencer à chercher un nouvel hôte et une nouvelle couverture politique au Moyen-Orient. La Jordanie semble être une alternative logique, étant donné que c’est le seul État arabe où ils sont autorisés à opérer et où ils jouissent encore d’une liberté d’action non négligeable. «L’organisation (Frères musulmans de Jordanie) est profondément enracinée et a des cohortes de loyalistes résistants», a déclaré Dmitriy Frolovskiy, un spécialiste russe du Moyen-Orient. S’adressant à EER, il a expliqué: «Elle est également la seule force de modernisation capable aux yeux de trop de gens, ainsi que l’alternative majeure à certains membres de l’élite dirigeante corrompus de longue date».

Les Frères Musulmans et la Monarchie Jordanienne 

L’arrière-grand-père du monarque jordanien, le roi Abdallah Ier, lui-même un pieux musulman, a jeté un regard favorable sur les Frères musulmans, en assistant à leur inauguration à Amman en 1945 — au moment où elle a été désignée comme organisation caritative — et en disant: «Si ce sont vos objectifs, alors inscrivez-moi comme membre».[4] Il a même proposé de faire d’Abdul Hakim Abidin, beau-frère du fondateur de la confrérie en Egypte, Hassan al-Banna, un ministre du gouvernement jordanien.

Les Frères musulmans ont réussi à maintenir des relations cordiales avec ses trois successeurs, le roi Talal (1951-1952), le roi Hussein (1952-1999) et le souverain actuel Abdullah II. Lorsque des officiers de l’armée ont tenté de prendre le pouvoir en 1957, les Frères ont soutenu la couronne hachémite, mettant tout leur poids derrière le roi Hussein, alors jeune, qui leur a rendu la pareille en les protégeant des forces de sécurité des services de renseignement égyptiens et syriens, qui les pourchassaient dans tout le Moyen-Orient. Les Frères musulmans ont apporté le même soutien à Hussein en septembre 1970, lorsque l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a organisé une révolte contre la monarchie — ceci en dépit du fait que beaucoup de membres de la confrérie étaient soit des Palestiniens, soit des Jordaniens d’origine palestinienne. Lorsque les Frères musulmans syriens se sont rebellés contre leur gouvernement (1979-82), beaucoup d’entre eux ont trouvé refuge en Jordanie.

L’effectif du groupe s’élève aujourd’hui à 10 000 membres et il a été représenté à la fois au sein du gouvernement et du Parlement, assumant même la présidence de la Chambre au début des années 1990 et constituant, à un moment donné, un bloc influent au Parlement. En 1992, ils ont fondé un parti politique appelé Jabhat al-Amal al-Islami ou le Front d’action islamique.

Les ambitions post-printemps arabe

Après le déclenchement du « printemps arabe » en 2011, les membres jordaniens des Frères musulmans ont commencé à avoir des vues sur le pouvoir à Amman, inspirés par la victoire de Mohammad Morsi en Égypte. Ainsi, en janvier 2013, leur chef, Hammam Saed, a décrit la Jordanie comme un «État dans le califat musulman».[5] Trois mois plus tard, dans une interview à The Atlantic, le roi Abdallah II a déclaré que les Frères étaient «des loups déguisés en moutons» et que les empêcher d’arriver au pouvoir «était notre principal combat».[6] En novembre 2014, une cellule secrète de membres des Frères musulmans a été découverte, qui ferait de la contrebande d’argent et d’armes au profit des militants islamistes en Cisjordanie et qui établirait une branche militaire à l’intérieur de la Jordanie dans le but de renverser le gouvernement.

En janvier 2015, le roi Abdallah II a rencontré une délégation des Frères musulmans, disant calmement qu’il ne pouvait plus tolérer leur violence ni leur affiliation officielle à la branche mère égyptienne de l’organisation. Le groupe s’est alors scindé entre un soi-disant bloc réformiste, à savoir la Société des Frères musulmans (MBS) autorisée par le gouvernement et son Front d’action islamique, et le groupe original des Frères musulmans (MBG), qui a été dissous par la force. Le dirigeant du MBG, Abdul Majid Thuneibat, a déclaré que les Frères musulmans (la confrérie) «doit devenir jordanienne et tomber sous le coup de la loi jordanienne», tandis que Hammam Saed a qualifié la faction dissidente de «coup d’État».[7]

Les membres du MBG ont ensuite été arrêtés ; leur siège et leur bureau de presse ont été fermés.[8]  Leurs biens ont également été confisqués et transférés au MBS. En septembre 2016, le Front d’action islamique a remporté 10 des 130 sièges du parlement, ce qui lui a donné plus de poids pour poursuivre son programme au sein du pouvoir législatif. Cependant, avant de se présenter aux élections, ils ont abandonné leur slogan «l’islam est la solution» pour celui, plus nuancé, de «renaissance pour la patrie, dignité pour les citoyens». Thunaibat a démissionné de son poste de dirigeant du MBG en mars 2018, et a été remplacé par Sharaf Qadah, membre de l’Union des érudits musulmans basée à Doha, précédemment dirigée par l’idéologue des Frères musulmans Yusuf al-Qardawi..

«Bien que les partisans de la ligne dure dans les institutions de sécurité remettent souvent en question les motivations des Frères musulmans, il n’y a pas de point de vue majoritaire selon lequel le secteur islamiste en Jordanie devrait être interdit», a déclaré Sean Yom, un universitaire de premier plan sur le Moyen-Orient et professeur à Temple University aux États-Unis, auteur de littérature universitaire sur la politique jordanienne. S’adressant à EER, il a ajouté : « L’organisation est beaucoup plus faible aujourd’hui que par le passé, grâce aux divisions internes amplifiées par la cooptation par l’État de factions modérées au sein du groupe ». «Il est vrai que le roi Abdallah n’apprécie pas personnellement les opinions du groupe ou le conservatisme religieux, mais céder aux pressions géopolitiques et retirer cet élément de l’équation intérieure choquerait de nombreux Jordaniens; ce n’est tout simplement pas une priorité élevée sur la l’agenda politique».

Tous les espoirs de soutenir un régime de Frères musulmans à Damas ont échoué, tout comme les espoirs de maintenir un régime des Frères musulmans au Caire. Avec Omar al-Bashir hors du pouvoir au Soudan, leurs derniers espoirs dans le monde arabe sont actuellement la Libye, le Qatar et la Jordanie. Bien que la Turquie, qui croit que les islamistes modérés sont les meilleurs opposants aux djihadistes, puisse être en mesure de maintenir un gouvernement affilié à la confrérie dans une partie de la Libye avec ses propres forces et des mercenaires syriens, il semble peu probable que le maréchal Khalifa Haftar puisse être entièrement défait, ce qui laisse peu de place. Si un accord se concrétise entre l’Arabie Saoudite et le Qatar, les Frères musulmans de Doha pourraient être forcés de se retirer et se dirigeront presque certainement vers Amman. Alors que les Frères musulmans font leur planification d’urgence dans ce nouveau paysage régional, la Jordanie semble être son dernier meilleur espoir.

 

[1] Intilak Faliyat al-Moutamar al-Sanawi al-Thaleth li Jamiyat al-Ikhwan al-Muslimin “Launch of the third conference of the Muslim Brotherhood Society,” Al-Ghad (December 13, 2019): https://tinyurl.com/s9cwjoq

[2] Abadi, Salah. Al-Ikhwan al-Muslimeem tutlik mashrouaha al-watani khilal asabee “The Muslim Brotherhood launches its national program within weeks,” al-Rai Newspaper (December 14, 2019): https://tinyurl.com/wuzlua9

[3] Strobel, Warren P. “Qataris, Saudis make a new bid to mend a long-fostering feud” Wall Street Journal (November 28, 2019):  https://www.wsj.com/articles/qataris-saudis-make-new-bid-to-mend-a-long-festering-feud-11574942401.

[4] Mamdouh, Mumtaz. Ikhwan al-Ordon Min al-Mouwalat ila al-Muarada ila al-Tafakok “The Jordanian Brotherhood from Loyalty to Dissent to Disintegration” Ida2at.com, (December 12, 2019): https://www.ida2at.com/jordan-muslims-brotherhood-loyalty-dissent-disintegration/

[5] Counter Extremism Project: https://www.counterextremism.com/content/muslim-brotherhood-jordan

[6] Goldberg, Jefrey. “The Modern King of the Arab Spring” The Atlantic (April 2013 issue): https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2013/04/monarch-in-the-middle/309270/

[7] Schenker, David & Barnhard. “The implosion of Jordan’s Muslim Brotherhood” The Washington Institute (May 11, 2015): https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/the-implosion-of-jordans-muslim-brotherhood

[8] CNN Arabic Hummam Saed yadou Ikhwan al-Ordon ila Ras al-Sufoof “Hammam Saed calls on Jordan Brothers to solidify ranks,” CNN Arabic (April 13, 2016): https://arabic.cnn.com/middleeast/2016/04/13/jordan-muslim-brotherhood-hammam-said

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