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Les Alliances des groupes criminels et terroristes: le trafic de drogue

28 février 2020
dans Articles
How the Drug Trade Funds Terrorism
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Ruslan Trad, journaliste et co-fondateur de De Re Militari

Lors d’une audience du caucus de la drogue en juin 2019, les sénateurs américains ont entendu le témoignage du secrétaire d’État Mike Pompeo et de plusieurs experts, dont la sénatrice Dianne Feinstein, coprésidente du caucus. Mme Feinstein a commencé ses remarques en notant que «le commerce illicite de la drogue est une entreprise, évaluée entre 426 et 652 milliards de dollars, sa portée est mondiale, la distribution est en pleine croissance et le leadership est criminel»[1]. Cette déclaration ne pourrait pas être plus vraie. Les données des enquêtes montrent que les réseaux criminels, y compris en Europe, ne cessent de se développer[2]. Ces groupes concluent des alliances et des unions avec des groupes criminels en dehors de l’Union européenne (UE) et communiquent parfois par l’entremise de médiateurs avec des organisations terroristes au Sahel, en Asie centrale et en Afrique de l’Ouest, comme je l’ai expliqué précédemment à EER. La version moderne de la mondialisation n’est pas différente de la version médiévale ou antique. Aujourd’hui comme hier, des groupes internationaux mènent des actions communes au nom du profit. Les communications d’aujourd’hui et les nouveaux outils d’échange d’informations rendent la création de telles unions beaucoup plus rentable et plus difficile à arrêter. Il existe aujourd’hui ce que l’on pourrait appeler une «organisation criminelle internationale», au sein de laquelle des groupes de différentes parties du monde créent des liens entre eux pour contourner les divers obstacles, notamment juridiques, aux affaires.

Ces alliances criminelles internationales sont agressives lorsqu’il en vient à défendre leurs intérêts, essayant de conquérir des territoires, de contrôler des villes et d’imposer des taxes là où elles le jugent nécessaire et l’un des facteurs déterminants est le trafic de drogue. En 2012, avec la sortie de l’iPhone 5 et de l’iPad Mini, Apple était la société qui a réalisé les plus fortes plus-values pour ses actionnaires, soit une hausse de 67 %. Si vous avez investi 1 000 dollars au début de 2012, un an plus tard vous auriez 1 670 dollars. Mais si vous avez investi 1 000 dollars dans la cocaïne au début de 2012, vous auriez réalisé un bénéfice de 182 000 dollars en 2013, soit un bénéfice multiplié par cent. Comme l’a écrit le journaliste d’investigation et écrivain Roberto Saviano dans son livre ZeroZeroZero[3], la drogue ne s’inquiète pas d’un effondrement du marché ou d’un épuisement des ressources. Entre 2014 et 2017, le trafic de drogue a généré des profits directs de la part de groupes criminels du monde entier, pour une valeur de centaines de milliards de dollars chaque année.

La cocaïne est si lucrative que ni le trafic de bijoux ni le trafic d’armes n’en est comparable. Même la vente de pétrole est à la traîne par rapport à celle de la coca, ce n’est donc pas une coïncidence si beaucoup l’appellent «le pétrole blanc». Les experts estiment que le blanchiment d’argent et le trafic de drogue rapportent plus d’un demi-milliard de dollars de bénéfices dans le monde[4]. Cette énorme quantité d’argent finance les économies grises des États de la zone eurasienne, d’Afrique et d’Amérique du Nord, ainsi que les groupes djihadistes tels que l’État islamique (EI), Al-Qaïda et les talibans.

L’économie souterraine de la drogue est énorme et les Nations Unies ont évalué dans un rapport de 2011 que les recettes mondiales du trafic de drogue et du crime organisé transnational équivalaient à 1,5 % du PIB mondial, soit 870 milliards de dollars en 2009[5]. Il existe de nombreuses régions dans le monde où des millions de personnes vivent sans Internet, sans hôpitaux, sans eau courante, mais pas sans cocaïne. Selon l’ONU, 21 tonnes ont été saisies en Afrique en 2009, 14 tonnes en Asie, 2 tonnes en Océanie et plus de 101 tonnes en Amérique latine et dans les Caraïbes. La cocaïne crée des investissements et d’énormes flux monétaires qui affectent la qualité de vie des habitants des continents.

En 2017, lors de ma visite en Arabie Saoudite, le trafic de drogue a été l’un des principaux sujets que j’ai abordés avec les responsables locaux. Les autorités frontalières venaient de saisir plusieurs centaines de milliers de comprimés d’amphétamine sur les rives de la mer Rouge, que les Saoudiens appellent familièrement «shabu». Les autorités saoudiennes tombent chaque mois sur de telles cargaisons—parfois des millions de pilules, fabriquées en Amérique latine, en Asie, en Europe ou en Afrique[6]. Pour ce qui est de l’Arabie Saoudite, où, selon les chiffres officiels,en 2014, près de 40 % des jeunes consomment ou ont consommé le shabu, le trafic de drogue est également un sujet sérieux en termes de sécurité. Grâce à la dépendance aux pilules, les groupes radicaux parviennent à attirer les jeunes vers les réseaux criminels, qui sous-tendent les groupes djihadistes lesquels livrent des marchandises en échange de services. Ces réseaux collectent des fonds pour de futures opérations, y compris des attaques terroristes. Les experts du terrorisme en Europe accordent beaucoup d’attention aux méthodes de financement des groupes. Ces derniers mois, j’ai eu plusieurs entretiens avec des représentants des services de sécurité européens, dont la principale activité consiste à analyser les flux d’argent qui financent les cellules terroristes.

A titre illustratif, grâce à l’EI et Al-Qaïda, il est relativement facile d’inclure davantage de personnes dans leurs réseaux par le biais de leur propagande. Réaliser une attaque terroriste est une entreprise peu coûteuse et tous les représentants des services avec lesquels j’ai discuté sont d’accord. Leurs conclusions sont confirmées par une étude menée en 2015 par la Norwegian Defense Research Institute, selon laquelle plus de 90 % des cellules djihadistes en Europe, existant entre 1994 et 2013, sont autofinancées par l’épargne, les dons, les prêts personnels ou les activités criminelles.

Ce n’est pas un hasard si les terroristes qui ont attaqué Charlie Hebdo en janvier 2015 sont des criminels qui se sont rencontrés en prison. L’un d’eux, Chérif Kouachi, a reçu 20 000 dollars d’un imam yéménite[7], mais Kouachi a probablement dépensé cet argent en l’investissant dans le commerce de la drogue. Le jour de l’attentat, il disposait de 40 000 dollars, soit beaucoup plus que ce qui est nécessaire pour financer une attaque terroriste. Selon une étude norvégienne, plus de 40 % des attentats djihadistes en Europe sont financés directement par des activités criminelles et, en particulier, par le trafic de drogue. La police fédérale allemande estime que deux tiers des 669 djihadistes allemands ont un casier judiciaire et que le tiers restant a été emprisonné pour trafic de drogue. Environ 20 % des ressortissants espagnols détenus pour des liens avec l’EI ont déjà purgé des peines pour trafic de drogue ou falsification de documents.

En 2004, les cartels de la drogue en Amérique du Sud ont commencé à transporter de grandes quantités de cocaïne à travers l’Atlantique par bateau et par avion vers l’Afrique. La drogue a été transportée le long des pistes spécialement aménagées dans le désert, ou le long d’anciennes caravanes du Sahara gardées par des Touaregs et, depuis 2007, par des combattants djihadistes affiliés à Al-Qaïda. Al-Qaïda a assuré la sécurité des trafiquants de drogue qui transportaient la cocaïne en Afrique de l’Ouest—et de là vers les structures mafieuses du sud de l’Europe—et a reçu en échange des millions de dollars sous forme de «taxes». Ainsi, le commerce de la cocaïne mexicaine et colombienne avec l’Europe a financé des groupes islamistes en Afrique du Nord, leur permettant de s’emparer de nouveaux territoires, comme le Mali en 2013, et d’orchestrer des attentats terroristes dans d’autres pays.

Un cas classique est celui du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), qui est également affilié à Al-Qaïda. Alliance de plusieurs groupes djihadistes locaux, le MUJAO a d’abord été parrainé par des barons de la drogue arabes, qui voient dans cette organisation un moyen de protéger leurs activités[8].

Il est impératif de mettre un terme aux flux financiers de ces groupes, qui deviennent de plus en plus visibles et dangereux. Par exemple, rien qu’en 2017, Al-Qaïda est responsable de près de 250 attentats en Afrique de l’Ouest.

Lorsqu’elle atteint les côtes du Vieux Continent, la précieuse cargaison est le plus souvent distribuée soit par la mafia italienne, soit par la mafia bulgare, d’après des sources au sein du service de renseignement bulgare. De ce commerce de la drogue, Al-Qaïda a réalisé un profit de plus d’un milliard de dollars en 2016-2017[9]. En 2009, les services portugais ont capturé au moins vingt personnes, principalement des garçons de moins de 20 ans, transportant de Guinée-Bissau jusqu’en Espagne et au Portugal des capsules de cocaïne qui ont très probablement servi à financer des activités terroristes. Les bénéfices et, par conséquent, l’influence politique de la drogue ne se limitent pas à l’Afrique du Nord et à l’Europe. La Syrie, qui dispose d’une infrastructure pharmaceutique bien établie, est le deuxième plus grand fournisseur de produits pharmaceutiques au Moyen-Orient[10].

Avant l’éclatement de la guerre civile en Syie, des comprimés de captagon ont été transportée au Liban depuis des usines basées dans la ville de Homs, sous la supervision de représentants du gouvernement—et comme le révèlent les rapports de la CIA, le gouvernement syrien est impliqué dans le trafic de drogue depuis les années 1980[11]. Dans un rapport de 1985, la CIA a averti qu’il est peu probable que Damas sévisse contre les trafiquants de drogue alors que les forces de l’ordre «n’ont montré aucune tendance à mener une stricte campagne anti-drogue». A l’époque, les informations américaines soulignaient la participation de militaires et de fonctionnaires corrompus dans le secteur, lequel procure des richesses personnelles et soulage également le régime syrien d’une partie de sa charge financière. Ce canal d’acheminement a ensuite été contrôlé principalement par l’EI et Al-Qaïda qui utilisent les anciennes infrastructures de l’industrie pharmaceutique et ont remplacé les officiers militaires du régime. Entre-temps, en 2019, l’armée syrienne et les milices pro-Assad ont été accusées à plusieurs reprises d’être impliquées dans le trafic de drogue[12]. Par ailleurs, l’opposition syrienne accuse les milices du régime de promouvoir les stupéfiants auprès des écoliers, car les pilules de drogue et le cannabis sont même commercialisés dans les rues, tandis que les dealers bénéficient d’une couverture politique de la part des responsables du Hezbollah. La drogue est une ressource financière importante pour le Hezbollah, estimée à des centaines de millions de dollars, selon l’organisation américaine Drug Enforcement Administration[13].

En 2014, les services de renseignement espagnols ont révélé que l’EI utilisait ses liens en Afrique du Nord et en Afghanistan pour jouir du commerce de la drogue. En plus des armes et de la contrebande, le «pétrole blanc» avec lequel l’organisation finance ses opérations continue de couler à flots. L’enquête menée auprès des services italiens et d’autres pays européens montre que la drogue a été transportée à trvavers le territoire de l’EI en Libye et que les trafiquants ont payé une taxe au groupe, ainsi qu’en Syrie et en Irak. D’autres rapports révèlent des détails sur une interaction entre l’EI en Libye et des organisations criminelles italiennes telles que la Ndrangheta calabraise et la Camorra napolitaine. Une livraison, interceptée en 2016 par les garde-côtes grecs, a révélé une quantité importante de drogues—il s’agissait de 26 millions de comprimés d’opiacés transférés de l’Inde vers la Libye et de là, par l’intermédiaire de la branche djihadiste, vers l’Italie et l’Europe occidentale[14]. En 2019, la Grèce a saisi une autre livraison—environ 33 millions de comprimés de Captagon trouvées dans des conteneurs expédiés de Syrie[15].

Une branche de l’EI en Afrique du Nord, Jund al-Khilafah fi Ard al-Jazair, bénéficie également de la protection des trafiquants de drogue. Dans le même temps, le trafic de cannabis d’Irak vers la Turquie et l’Europe, via la Syrie, présente également des avantages. Et ce n’est pas tout. En 2012, le Parlement européen a publié un rapport sur les liens entre le crime organisé en Europe et les groupes terroristes. Ledit rapport décrit comment les djihadistes développent des liens fructueux avec des groupes criminels en Europe et financent ainsi leurs activités, notamment l’exécution et la préparation d’attentats. A la lumière des données de ce rapport, les services de renseignement européens ont indiqué que les djihadistes dépendent notamment de leur trafic de drogue et de leurs liens avec des groupes criminels en Europe.

Le trafic de drogue prospère partout—du centre de Londres aux régions rurales de l’Inde. Les trafiquants utilisent des zones en manque d’infrastructures et de bonne gouvernance pour faire transiter leurs produits. Les organisations ont de nombreuses possibilités de soudoyer les groupes insurgés et séparatistes et de corrompre en même temps des politiciens, des policiers et des fonctionnaires judiciaires. Ce fait est particulièrement avéré dans des pays comme le Mexique ou l’Afghanistan. Une fois qu’une région est déstabilisée, les investissements dans cette région et les activités des organisations internationales et locales sont en baisse. L’environnement est ideal au trafic de drogue. Un cycle de violence, de pauvreté et de conflit armé s’enclenche, dans lequel chaque pays voit une opportunité de tirer profit du commerce, du trafic et de la consommation de la drogue. Les gouvernements ne font rien ou très peu, car les bénéfices tirés du produit interdit tant convoité sont énormes. Lorsque j’ai visité le Liban en 2012, le long des routes de montagne menant à la vallée de la Bekaa, considérée comme l’un des bastions du groupe chiite Hezbollah, on pouvait voir partout des vestiges du célèbre haschisch de la région. De manère officielle, le gouvernement de l’époque a mené des campagnes contre la drogue et des images de la combustion du haschisch avaient été diffusées sur les écrans de télévision.

Malgré l’ampleur des activités du crime organisé transnational dont se servent les terroristes pour se financer, c’est l’implication des groupes terroristes dans le commerce de la drogue qui a reçu le plus d’attention de la part des politiciens, des universitaires et des analystes politiques—et pour cause, elle représente la source de revenus la plus lucrative, et pour les pires groupes, comme l’EI, qui s’étend de la Syrie à l’Afghanistan et à l’Asie centrale. La nature de ce recoupement du terrorisme et de la criminalité est multiforme, complexe et parfois intimement liée aux États, même ceux qui sont censés lutter contre les trafiquants de drogue et les terroristes[16].

RÉFÉRENCES

[1] Do Mexican drug cartels make $500 billion a year? https://www.washingtonpost.com/politics/2019/06/24/do-mexican-drug-cartels-make-billion-year/

[2] The Alliances of Criminal and Terrorists Groups in Europe https://eeradicalization.com/the-alliances-of-criminal-and-terrorists-groups-in-europe/

[3] Robert Saviano, Zero Zero Zero, 2015.

[4] Report: Global Drug Trafficking Market Worth Half a Trillion Dollars https://www.talkingdrugs.org/report-global-illegal-drug-trade-valued-at-around-half-a-trillion-dollars

[5] Estimating illicit financial flows resulting from drug trafficking and other transnational organized crimes https://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/Studies/Illicit_financial_flows_2011_web.pdf

[6] Report: Most drugs enter Saudi Arabia through land borders https://english.alarabiya.net/en/News/middle-east/2016/02/25/Report-Most-drugs-enter-Saudi-Arabia-through-land-borders.html

[7] Charlie Hebdo shooter says financed by Qaeda preacher in Yemen https://www.reuters.com/article/us-france-shooting-yemen-finance/charlie-hebdo-shooter-says-financed-by-qaeda-preacher-in-yemen-idUSKBN0KI1Y320150109

[8] Movement for the Unity and Jihad in West Africa (MUJAO) https://www.trackingterrorism.org/group/movement-unity-and-jihad-west-africa-mujao

[9] Exploring the Financial Nexus of Terrorism, Drug Trafficking, and Organized Crime https://financialservices.house.gov/uploadedfiles/03.20.2018_louise_shelley_testimony.pdf

[10] Meet Captagon, the nightmare drug fuelling Syria’s civil war https://www.cbc.ca/radio/day6/episode-340-amphetamines-in-syria-stanley-cup-bassist-noriega-s-pen-pal-subversive-board-games-and-more-1.4139584/meet-captagon-the-nightmare-drug-fuelling-syria-s-civil-war-1.4139601

[11] Heroin trafficking: The Syrian connection https://www.cia.gov/library/readingroom/docs/CIA-RDP86T00586R000200160004-8.pdf

[12] Production, abuse and smuggling Drugs spreading in Syria https://english.enabbaladi.net/archives/2018/11/production-abuse-and-smuggling-drugs-spreading-in-syria/

[13] Syria’s Drug Control Director Accused of Covering up for Traffickers https://aawsat.com/english/home/article/1873281/syria’s-drug-control-director-accused-covering-traffickers

[14] Millions of Captagon pills seized in Piraeus http://www.ekathimerini.com/241967/article/ekathimerini/news/millions-of-captagon-pills-seized-in-piraeus

[15] Greece seizes record amount of amphetamine Captagon shipped from Syria https://www.reuters.com/article/us-greece-drugs/greece-seizes-record-amount-of-amphetamine-captagon-shipped-from-syria-idUSKCN1U01IH

[16] Mariya Y. Omelicheva & Lawrence Markowitz (2018): Does Drug Trafficking Impact Terrorism? Afghan Opioids and Terrorist Violence in Central Asia, Studies in Conflict & Terrorism https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/1057610X.2018.1434039

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