• En
  • عربي
  • Es
Aucun résultat
Voir tous les résultats
European Eye on Radicalization
  • Accueil
  • À propos
    • Qui sommes nous
      • Comité de rédaction et personnel
      • Contributeurs
    • Le point de vue
  • Analyses
  • Articles d’opinion
    • Éditoriaux de l’EER
    • Points de vue des contributeurs
  • Rapports
  • Lire sur la radicalisation
  • Événements
    • Événements de EER
    • Participation de EER aux évènements
  • Vidéos
  • Contact
  • Accueil
  • À propos
    • Qui sommes nous
      • Comité de rédaction et personnel
      • Contributeurs
    • Le point de vue
  • Analyses
  • Articles d’opinion
    • Éditoriaux de l’EER
    • Points de vue des contributeurs
  • Rapports
  • Lire sur la radicalisation
  • Événements
    • Événements de EER
    • Participation de EER aux évènements
  • Vidéos
  • Contact
Aucun résultat
Voir tous les résultats
European Eye on Radicalization
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Accueil Articles

Le sultan qui a fait sortir son pays de l’époque du moyen-âge

11 janvier 2020
dans Articles
The Sultan Who Brought His Country Out of the Middle Ages
1 990
VUES
Partager sur FacebookPartager sur Twitter

Dennis Sammut, Directeur of LINKS (Dialogue, analyse et recherche), observateur et commentateur de longue date des affaires du Golfe

Il a été annoncé vendredi que le sultan Qabous ben Saïd, qui a régné sur le sultanat d’Oman et ses cinq millions de citoyens pendant près de cinquante ans, est décédé. Sous son règne, Oman est devenu un État moderne, en paix avec lui-même et avec ses voisins.

Le sultan Qabous a pris la tête du sultanat d’Oman en juillet 1970. Le premier homme s’était posé sur la lune un an plus tôt, mais Qabous a hérité de son père un pays qui semblait figé au Moyen-âge: il avait encore des esclaves, son système éducatif ne comptait que trois écoles primaires, il n’avait qu’un seul hôpital et il n’y avait pas de presse. Ce dernier point n’est guère surprenant puisque l’analphabétisme est presque universel. Pour beaucoup, Oman semblait avoir été oublié par le temps.

Qabous prit le pouvoir lors d’un coup d’État fomenté par les Britanniques, qui étaient en train de se retirer «à l’est de Suez». Sous le système de protectorat britannique, la politique étrangère et de défense était l’apanage de Londres, tandis que le sultan contrôlait le reste. Le père de Qabous, Saïd ben Taymour, au pouvoir depuis 1932, a maintenu Oman dans le passé, s’isolant de son peuple et refusant d’embrasser la modernité sauf dans les domaines où cela convenait—notamment au sein de l’armée, pour protéger son régime, et dans l’exploration pétrolière, qui lui rapportait des revenus. Les Britanniques venaient de se faire saigner le nez au Yémen voisin, poussés par une révolution communiste qui a créé le seul État marxiste du monde arabe, le Yémen du Sud. Avec cette base appartenant à la puissance soviétique qui alimentait la capacité militaire de la rébellion communiste dans la région occidentale d’Oman, Dhofar, les Britanniques ont cherché à émousser l’attrait politique de l’insurrection en s’attaquant au mécontentement généralisé. Saïd ben Taymour refusa de faire les réformes nécessaires, sapant ainsi les efforts de contre-insurrection des Britanniques et du Schah d’Iran, alors Londres décida de le remplacer. Qabous, qui avait été formé comme officier militaire à Sandhurst et dont la relation avec son père était extrêmement difficile, consentit.

Les circonstances entourant l’accession de Qabous au pouvoir ont conduit certains à le qualifier par la suite de simple larbin britannique. Bien que Qabous soit resté toute sa vie un anglophile engagé, la volonté de moderniser son pays et d’apporter de nombreux changements nécessaires était sa propre initiative.

Aussi importante que fut l’effort militaire, la politique bienveillante de Qabous—qui a permis aux Omanais de bénéficier pour la première fois d’un système de santé et d’un système éducatif dont ils n’avaient même pas rêvé jusqu’alors—a contribué à retrancher la base de soutien sous la rébellion du Dhofar.

La partie la plus étonnante de l’histoire de Qabous est peut-être que pendant cinquante ans, il a réussi à isoler Oman des ennuis de ses voisins. Oman est presque entièrement musulman, mais les Omanais suivent diverses traditions islamiques: le sunnisme, le chiisme et l’ibadisme. À une époque où les conflits religieux ont déchiré les autres pays du Golfe, l’Oman est resté à l’abri, principalement parce que la politique du sultan était de permettre, au moins dans ce domaine, la liberté individuelle. Cette tolérance s’est reflétée dans la politique étrangère, Oman étant l’un des rares pays à entretenir de bonnes relations avec l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite, offrant souvent ses bons offices à la communauté internationale pour désamorcer les crises régionales. Cela signifie également que les Omanais sont à peine présents dans les groupes islamiques radicaux du Golfe – ce qui n’est pas un mince exploit. Le contraste est frappant: là où son père était un dirigeant distant et impopulaire, Qabous a voyagé à travers son pays, rencontrant les gens, écoutant leurs préoccupations et équilibrant ce qui est en fait une société très complexe.

La transformation d’Oman au cours des cinquante dernières années, et en particulier les bonds de géant dans la qualité de vie de ses citoyens ordinaires, la poursuite réussie d’une politique étrangère indépendante à une période de crise permanente dans la région du Golfe, et le véritable respect que la plupart des Omanais avaient pour le sultan et sa mémoire, témoignent des réalisations de Qabous.

Le sultan Qabous ne laisse aucun héritier. La famille dirigeante devra maintenant faire le choix de son successeur. Au cas où ils ne le pourraient pas, Qabous a laissé une lettre dans une enveloppe scellée dans laquelle il exprime son souhait de succession. Un équilibre entre les différentes branches de la famille al-Busa’idi devrait s’ensuivre afin d’assurer la cohésion. Quel que soit le contenu de la lettre, la transition ne sera pas une simple affaire. Certains soutiennent que la question importante n’est pas de savoir qui succédera à Qabous, mais quel type de gouvernance le pays aura. La lettre peut ou non aborder la question, mais les questions de savoir si Oman peut passer d’une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle, le rôle des forces armées et la création d’un véritable parlement sont des sujets qui font à l’heure actuelle l’objet de discussions ouvertes. Il est peu probable que les nouveaux dirigeants veuillent agir très rapidement sur l’une ou l’autre de ces questions, mais une feuille de route pourrait bientôt voir le jour.

Les questions de gouvernance sont susceptibles de dominer au cours des premières étapes de l’ère post-Qabous. Sous Qabous, Oman a su trouver des solutions omanaises aux problèmes omanais et la question est de savoir si cela peut continuer. Si le nombre des représentants du peuple impliqués dans le processus décisionnel s’accroît, il sera certainement limité. Oman, comme d’autres pays du Golfe, considère l’expérience du Koweït en matière de pratique parlementaire comme un modèle à éviter plutôt qu’à suivre. Les nouveaux dirigeants pourraient toutefois être disposés à renforcer le rôle des citoyens dans la gestion des municipalités et à travers la participation active des groupes professionnels et commerciaux.

Le développement économique rapide d’Oman au cours des cinquante dernières années a été encouragé par les revenus du pétrole et du gaz. Par rapport aux autres pays du CCG, ces revenus sont modestes. En raison de l’amenuisement de ses réserves, de la volatilité des prix du marché du pétrole et de sa volonté de s’affranchir de la dépendance à l’égard des ressources énergétiques, le gouvernement a recherché des moyens pour développer d’autres secteurs de l’économie. Dans un document intitulé Vision 2040 publié il y a quelques semaines, le gouvernement d’Oman a identifié cinq secteurs sur lesquels il veut se concentrer comme alternative, ou du moins comme complément, au secteur pétrolier et gazier. Il s’agit de l’agriculture et de la pêche, de la fabrication, de la logistique et des transports, de l’énergie et des mines, et du tourisme.

Le document Vision 2040 précise à cet effet que : «S’efforçant de devenir un pays développé, le sultanat d’Oman met en place une économie productive et diversifiée, fondée sur l’innovation, l’intégration des rôles et l’égalité des chances; en tirant parti des avantages concurentiels d’Oman, sous l’impulsion du secteur privé, pour s’intégrer dans l’économie mondiale et contribuer activement au commerce international ; pour parvenir en fin de compte à un développement inclusif et durable, qui repose sur un leadership économique efficace qui fonctionne dans un cadre institutionnel de politiques et de législations économiques cohérentes et contemporaines, afin d’assurer la viabilité financière et de diversifier les recettes publiques.» La vision et l’ambition sont là, mais les nouveaux dirigeants devront les concrétiser.

La clé du succès de la Vision 2040 est la politique d’Omanisation—le processus de renforcement des capacités des talents locaux qui vise à remplacer l’expertise et la main-d’œuvre étrangères, généralement coûteuses, des expatriés. Cette politique est en place depuis un certain temps, mais connaît un succès mitigé. Oman a, sous Qabous, mis sur pied un système éducatif solide, mais le pays ne produit toujours pas suffisamment de ressources humaines avec la formation et les compétences nécessaires dans les domaines qui comptent

Sous le règne du sultan Qabous, Oman a mené une politique étrangère de niche, équilibrant ses relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran, entre les différents pays du CCG, et même entre le monde arabe et Israël. Oman a établi des contacts informels avec Israël bien avant la plupart des autres pays arabes. Bien que la Grande-Bretagne continue d’occuper une certaine position privilégiée à Oman, ces derniers jours, cette position est en grande partie symbolique et devrait chuter davantage après Qabous, alors qu’Oman intensifie ses relations commerciales avec l’Asie.

Oman consacre actuellement environ 10 % de son PIB annuel à la défense, bien au-dessus de la moyenne internationale de 2,2 %. En 2015, il a dépensé plus de 16 %, ce qui en a fait le plus gros investisseur en défense au monde pour cette année-là (en pourcentage du PIB). Il est probable qu’une nouvelle direction examine de près les dépenses de la défense, mais de fortes coupes pourraient provoquer un mécontentement au sein des forces armées—ce que la nouvelle direction ne peut pas se permettre. Depuis un demi-siècle, l’armée est le domaine personnel de Qabous, et c’est dans l’armée que son absence se fera le plus sentir. C’est là, en particulier, que la politique d’Omanisation sera mise à l’épreuve.

La plupart des Omanais sont nés et ont vécu toute leur vie sous le règne de Qabous. La fin de cette ère apportera des défis et des opportunités. Le sultan Qabous a défini l’Oman moderne. Le pays est aujourd’hui en bien meilleure forme que lorsqu’il l’a pris il y a plus de cinquante ans et une grande partie de ce succès est à son actif. Ses successeurs auront devant eux une série de défis différents, et le changement est inévitable.

European Eye on Radicalization a pour objectif de publier une diversité de points de vue et, à ce titre, ne souscrit pas aux opinions exprimées par les contributeurs. Les opinions exprimées dans le présent article n’engagent que l’auteur.

 

Connexes Posts

The Role of Humanitarian Aid in Combating Extremism and Preserving Human Rights
Articles d'opinion

Le rôle de l’aide humanitaire dans la lutte contre l’extrémisme et en faveur de la préservation des droits de l’homme

27 février 2023
Germany’s Well-Timed Crackdown on the Muslim Brotherhood
Articles d'opinion

La répression opportune de l’Allemagne contre les Frères musulmans

27 septembre 2022
Follow the Money (If You Can): Ennahda Accused of Corruption and Money Laundering
Articles d'opinion

Suivez l’argent (si vous en êtes capables) : Ennahdha accusé de corruption et de blanchiment d’argent

11 février 2022
Debunking Dominant Fallacies About Recent Developments in Tunisia
Articles d'opinion

Démystifier le faux raisonnement dominant sur les récents développements en Tunisie

20 août 2021
The Iraqi Paradox
Articles d'opinion

Le paradoxe irakien

19 août 2021
Tunisia After July 25
Articles d'opinion

La Tunisie de l’après 25 juillet

17 août 2021

Dernières nouvelles de Twitter

Populaire

Is Al-Qaeda Capable of Global Terrorism Any More?

Is Al-Qaeda Capable of Global Terrorism Any More?

23 février 2023
The History and Structure of Islamic Organizations in the United States

Histoire et structure des organisations islamiques en Amérique

19 août 2019
Islamist Extremism and Jihadism in Latin America: A Longstanding and Underestimated Phenomenon (Part 1)

Islamist Extremism and Jihadism in Latin America: A Longstanding and Underestimated Phenomenon (Part 1)

14 avril 2022
The Challenges of Combatting Extremist Financing in Germany

The Challenges of Combatting Extremist Financing in Germany

6 janvier 2023

Taliban: Structure, Strategy, Agenda, and the International Terrorism Threat

7 octobre 2022
The Role of Online Communities in the Expansion of Far-Right Extremism

The Role of Online Communities in the Expansion of Far-Right Extremism

3 novembre 2022

2018 EER - droits d'auteur © European Eye on Radicalization.

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Accueil
  • À propos
    • Qui sommes nous
      • Comité de rédaction et personnel
      • Contributeurs
    • Le point de vue
  • Analyses
  • Articles d’opinion
    • Éditoriaux de l’EER
    • Points de vue des contributeurs
  • Rapports
  • Lire sur la radicalisation
  • Événements
    • Événements de EER
    • Participation de EER aux évènements
  • Vidéos
  • Contact
  • En
  • عربي
  • Es

2018 EER - droits d'auteur © European Eye on Radicalization.

This website uses cookies. By continuing to use this website you are giving consent to cookies being used. Visit our Privacy and Cookie Policy.