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Accueil Articles

Le statut délicat de Sainte-Sophie

15 juillet 2020
dans Articles
The Delicate Status of Hagia Sophia
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European Eye on Radicalization

Il ne faisait plus l’ombre d’un doute que les tribunaux turcs donneraient au Président Recep Tayyip Erdogan ce qu’il voulait : le 10 juillet — un vendredi, bien sûr —, la justice turque a statué qu’il était permis de reconvertir Sainte-Sophie en mosquée, et une heure plus tard, M. Erdogan a annoncé que le bâtiment était ouvert aux prières des musulmans.

L’Empire byzantin, dont la capitale se trouvait Istanbul (alors connue sous le nom de Constantinople), était le vestige de L’Empire romain après l’invasion de la moitié de l’Occident en 476. Les Romains avaient été convertis au christianisme 150 ans plus tôt et Sainte-Sophie (ou Ayasofya) a été construite à Istanbul comme cathédrale chrétienne dans les années 530, un siècle avant l’avènement de l’Islam. Peu de temps après, l’Empire byzantin a repris le contrôle de la ville de Rome — et en fait la plus grande partie de l’Italie — rétablissant pour un temps les contours de l’ancien Empire romain. Deux siècles plus tard, l’Empire romain/byzantin a de nouveau été repoussé d’Italie, mais le pape catholique a pu garder le contrôle de Rome.

Au fil du temps, des querelles administratives et théologiques ont émergé entre le pape catholique basé à Rome et le patriarche orthodoxe de l’Orient basé à Istanbul. Un schisme dans le monde chrétien a été officialisé au milieu du onzième siècle par l’excommunication mutuelle des Églises catholique et orthodoxe ; l’instrument orthodoxe d’excommunication contre l’Évêque de Rome a été déposé sur l’autel de Sainte-Sophie en juillet 1054.

Pendant les quatre siècles qui ont suivis cette période, Sainte-Sophie a servi de centre pour la communauté orthodoxe, avec une interruption d’un demi-siècle, de 1204 à 1261, période de l’occupation d’Istanbul par les catholiques après la quatrième croisade. À cette époque, sous le contrôle de ce que l’on appelle l’Empire latin, Sainte-Sophie est devenue une église catholique. L’Empire byzantin restauré, mais gravement affaibli, avancera difficilement pendant encore 200 ans. À partir de 1380, Byzance n’était constitué que d’Istanbul et en 1453, la ville tomba aux mains des Turcs ottomans qui gagnaient en hégémonie.

L’histoire de la prise d’Istanbul par les Ottomans en mai 1453 est complexe. Par exemple, le sultan ottoman, âgé de 21 ans, connu en Occident sous le nom de « Mehmed le Conquérant » et par les Turcs sous le nom de Fatih, avait employé des mercenaires chrétiens pour faire le plus gros du travail en mettant fin à l’Empire byzantin. Pourtant, l’effet politique — à l’époque et depuis lors — a été le même : un traumatisme pour la chrétienté dû au fait qu’une de ses anciennes capitales ait été perdue au profit de l’Islam. Dans la ville, Fatih convertit Sainte-Sophie en mosquée et celle-ci restera comme telle, un témoignage de la puissance de la foi et de la maison impériale, jusqu’à la fin du califat dans les années 1920.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman a été remplacé par une république laïque dirigée par Mustafa Kemal Atatürk, un officier de l’armée qui avait vaincu les Britanniques à Gallipoli en 1915 et qui a ensuite mené la guerre d’indépendance (1919-23) ayant permis l’expulsion des forces d’occupation alliées. Parmi les réformes Atatürkistes figure la transformation de Sainte-Sophie en musée en 1935.

La transformation de Sainte-Sophie en musée par Atatürk avait pour but de réduire le pouvoir des forces islamistes en Turquie et d’indiquer la direction qu’Atatürk voulait donner à la Turquie — faire de la Turquie un pays ouvert, démocratique et multiconfessionnel. Ayant déjà restreint la démocratie, il devient évident que M. Erdogan souhaite faire passer un message contraire : réaffirmer l’identité islamique de la Turquie et la suprématie d’une foi sur les autres.

Il est toutefois intéressant de noter que si le message a été démagogique au niveau national, Erdogan a adopté un ton beaucoup plus conciliant à l’étranger, peut-être pour tenter d’atténuer certaines des critiques, qui sont venues de toutes parts : L’Allemagne, la Grèce, et même le Pape. Lors d’une conversation téléphonique avec le dirigeant russe Vladimir Poutine, Erdogan s’est voulu rassurant en affirmant que « l’accès à ce monument unique de la civilisation mondiale (c’est-à-dire Sainte-Sophie) serait garanti pour tous ceux qui souhaitent le visiter, y compris les ressortissants étrangers, et la sécurité des objets sacrés pour les chrétiens serait assurée ».

Cependant, malgré toutes les assurances d’Erdogan, on ne peut garantir que cette action ne déclenchera pas de conflits dans le monde entier et ne renforcera pas les récits des extrémistes et des radicaux, des islamistes et de l’extrême droite, qui souhaitent promouvoir des conflits civilisationnels et religieux. Pour les islamistes, cette mesure prise par le président turc laisse entrevoir la volonté de restauration du calife et pour l’extrême droite blanche, c’est une nouvelle occasion de demander justice pour le tord causé aux chrétiens. Ce prix à payer pour maintenir la stabilité internationale est imposé dans l’optique de satisfaire les intérêts les plus mesquins du gouvernement Erdogan — et il est même peu probable que cette approche fonctionne.

Il s’agissait d’un acte de « flatterie futile visant un populisme mesquin », comme l’a expliqué Dennis Sammut, le directeur de LINKS Europe. « Ce geste plaira à certains irréductibles du parti AK [Justice et développement] au pouvoir, qu’Erdogan dirige », poursuit Sammut, et c’est une « gifle » pour les laïques et les non-musulmans, un acte destiné à enflammer la guerre des cultures d’Erdogan.

« M. Erdogan, déjà décrit par certains comme le sultan des temps modernes en raison des pouvoirs considérables qu’il a accumulés pour lui-même, a aspiré ces dernières années à devenir également un calife des temps modernes, auquel tous les musulmans s’adressent pour être dirigés et guidés », nous précise Sammut. « Un geste était nécessaire pour souligner cette intention, et le retour de Sainte-Sophie en tant que lieu de prière pour les musulmans représente une action concrète ».

Mais, « Cette décision… renforcera-t-elle l’image d’Erdogan parmi les musulmans [dans le monde] ? … La réponse est probablement non. La plupart des gouvernements musulmans dans le monde sont actuellement beaucoup plus préoccupés par les extrémistes radicaux au sein de leurs propres mosquées… En prenant une décision aussi imprudente, Erdogan a non seulement fait de Sainte-Sophie un symbole de division entre musulmans et chrétiens, mais aussi entre les musulmans ».

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