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Accueil Articles

La nouvelle loi antiterroriste britannique sur la propagande aura l’effet inverse

4 février 2020
dans Articles
New British Counterterror Law on Propaganda Will Backfire
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Nodin Muzee, spécialiste de la lutte contre le terrorisme

En vertu d’une nouvelle proposition de loi au Royaume-Uni (RU), le fait de cliquer sur une propagande terroriste ne serait-ce qu’une fois pourrait vous valoir 15 ans de prison. Les journalistes, les chercheurs universitaires ou les personnes qui n’avaient «aucune raison de croire» qu’ils accédaient à de la propagande en sont exemptés. Le pouvoir discrétionnaire sera exercé, et la loi permettra de poursuivre les extrémistes dans les cas où d’autres infractions ne peuvent être prouvées ou d’empêcher la radicalisation.

Il y a eu des cas où des suspects se sont radicalisés au point de planifier des attaques, au moins en partie en raison du volume et de la nature du matériel terroriste auquel ils accèdent en ligne. Un bon exemple est la première attaque terroriste du London Bridge et Khurram Butt, un terroriste qui avait regardé en ligne la propagande terroriste telle que les décapitations, la torture et les sermons de prédicateurs de haine islamiques glorifiant le djihad. L’absence d’une loi criminalisant la possession de documents de propagande terroriste peut parfois empêcher la police antiterroriste de prendre des mesures perturbatrices.

Ma préoccupation en tant que professionnel de la lutte contre le terrorisme est que si cette loi n’est pas bien conçue et appliquée avec une extrême précision, elle pourrait cibler les personnes les plus vulnérables qui ont le plus besoin de notre aide. Les bonnes cibles de cette loi sont les commanditaires des attentats terroristes, les prêcheurs de haine et les recruteurs qui diffusent cette idéologie abominable via des plateformes en ligne.

Cette législation doit être complétée par des stratégies d’intervention précoce telles que le recours à des mères qui sont des «ancres» de confiance au sein de la cellule familiale et qui constituent la première ligne de défense dans nos communautés. Elles doivent être formées à l’identification des signes précurseurs des groupes extrémistes actifs en ligne et à leurs tentatives de radicalisation de leurs enfants.

Les gouvernements ne peuvent pas non plus adopter deux poids deux mesures lorsqu’ils appliquent la loi. Ce point est bien illustré par une étude récente de la Henry Jackson Society ,qui montre que les islamistes condamnés pour des infractions en ligne ont été condamnés à des peines de prison en moyenne trois fois plus longues que celles de leurs homologues d’extrême droite, qui obtiennent un peu plus de 24 mois. Cette situation est attributable au fait que le gouvernement n’ait pas réussi à interdire tous les groupes d’extrême droite au Royaume-Uni. National Action et ses dérivés, Scottish Dawn et NS131, sont les seules organisations néo-nazies interdites en tant que groupes terroristes au Royaume-Uni. Les sociétés de médias sociaux utilisent une liste de groupes terroristes interdits pour supprimer le contenu de la propagande terroriste, mais tous les groupes d’extrême droite ne figurent pas sur cette liste, ce qui rend la surveillance de ce contenu préjudiciable beaucoup plus difficile. Les sociétés de médias sociaux sont de plus en plus aptes à repérer les symboles et le langage djihadistes, mais ont progressé plus lentement avec la gamme diversifiée des indicateurs utilisés par l’extrême-droite. L’argument de l’extrême droite selon lequel leur «liberté d’expression» est entravée par d’éventuelles attaques a plus de poids que l’affirmation des islamistes selon laquelle leur liberté de religion est bafouée, et les extrémistes d’extrême droite sont plus habiles à utiliser un langage codé pour échapper aux programmes de détection ou de suppression automatiques.

Les sociétés de médias sociaux font certainement un meilleur travail aujourd’hui qu’il y a plusieurs années pour supprimer la propagande terroriste. En 2014, au plus fort de son règne de terreur, les épouses de Daech ont fréquemment posté en ligne, partageant leur vie apparemment de luxe au sein du califat, et téléchargeant sur Facebook et Instagram apparemment sans restriction. Aujourd’hui, il existe certaines restrictions, mais prenez le cas récent de Shamima Begum. Hébergées dans le célèbre camp de réfugiés d’Al-Hawl, Begum et ses co-épouses djihadistes semblaient avoir un accès facile à Internet, tout en conservant leurs croyances extrémistes. Une femme, qui prétend être originaire des Pays-Bas, raconte son histoire par le biais d’un post sur Facebook expliquant comment elle a fait assez d’économies pour payer les passeurs afin de la libérer des «mains de l’oppression». De nombreuses épouses et veuves se plaignaient des conditions de vie épouvantables dans les camps— sollicitaient des dons en espèces, tout en se rappelant de l’époque où elles appartenaient au groupe terroriste à l’apogée de sa puissance. D’autres mettaient en ligne des messages choquants montrant leur soutien indéfectible au califat et promettant d’élever leurs enfants en tant que combattants du djihad. Un certain nombre d’«influenceurs» de Daech ont continué à faire la promotion de leurs différents comptes en ligne, demandant aux gens de les suivre alors qu’ils diffusent la propagande de l’État islamique (EI) en ligne. Ces évènements ont survenu cinq ans après la création du califat et après son effrondrement.

Un autre exemple de la manière dont l’EI diffuse sa propagande est l’utilisation de TikTok, l’application de partage de vidéos populaire auprès des adolescents. Les vidéos, qui ont été identifiées par Storyful et rapportées pour la première fois par le Wall Street Journal, auraient été postées par environ une vingtaine de comptes. Ces posts comprennent des images de combattants de l’État islamique armés, certains clips montés contre des hymnes (nasheeds) utilisés par le groupe, et d’autres filmés à l’aide des filtres TikTok, et enfin, l’on pouvait apercevoir des piles de cadavres transportés dans les rues. «Le contenu faisant la promotion          d’organisations terroristes n’a absolument pas sa place sur TikTok», a indiqué dans un communiqué la société après ces révélations. «Nous interdisons de façon permanente tout compte de ce type et tout dispositif associé dès qu’ils sont identifiés et nous faisons systématiquement des vérifications sans cesse strictes pour détecter de façon proactive toute activité suspecte». La nouvelle que de telles images ont pu être diffusées sur TikTok et qu’elles sont diffusées jusqu’à présent est susceptible de susciter des inquiétudes, étant donné le jeune âge de bon nombre de ses utilisateurs. TikTok compte actuellement plus de quatre millions d’utilisateurs au Royaume-Uni, dont la plupart sont des adolescents.

Comme vous pouvez le constater, les appareils de propagande des groupes extrémistes continueront à jouer au «chat et à la souris» avec les différentes agences de maintien de l’ordre et de renseignement. Lorsqu’une plateforme sera fermée, les groupes extrémistes «émergeront» sur d’autres plateformes de médias sociaux pour continuer à diffuser leur idéologie.

Si les gouvernements veulent criminaliser la possession de documents de propagande terroriste, les sociétés de médias sociaux vont-elles s’engager pleinement à la suppression de tout contenu extrémiste sur Internet, sachant qu’une partie de cette propagande terroriste peut être téléchargée dans une autre partie du monde et dans une autre juridiction, où les lois interdisant la propagande terroriste sont faibles et parfois inexistantes?

Si l’on ne prend pas en compte les pièges que j’ai décrits dans le présent article, cette loi se retournera contre les personnes les plus vulnérables et les poussera vers l’extrémisme, au lieu de leur offrir un environnement sûr et stérile où elles pourront discuter de questions qui les intriguent, comme le terrorisme et l’EI. Si des mesures conséquentes ne sont pas prises et que les gens se sentent obligés de chercher les réponses à ces questions dans des environnements peu sûrs, ils le feront, et les recruteurs de terroristes en tireront profit. Si cette législation n’est pas appliquée de façon uniforme et équitable, elle va créer également du ressentiment au sein de la communauté musulmane, validant le récit de la persécution des extrémistes islamistes.

Enfin, les révolutions sont provoquées et soutenues non pas par les actions directes des révolutionnaires eux-mêmes, mais par les réactions stupides des gouvernements et de leurs forces de sécurité. L’adoption de lois sur la propagande terroriste qui ciblent les mauvaises personnes ne fera qu’aliéner les communautés mêmes avec lesquelles nous devons nous engager en tant qu’acteurs clés dans la lutte contre l’extrémisme. C’est là qu’il faut agir avec délicatesse et non avec brutalité face à la population. Une telle erreur a été commise à plusieurs reprises par divers pays du monde entier—et les groupes extrémistes attendent de pouvoir tirer profit de ces gaffes.

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