European Eye on Radicalization
Les fusillades qui ont ravagé deux mosquées de la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, le 15 mars, ont causé la mort de 49 personnes. Les attentats coordonnés donnent toutes les indications qu’il s’agit d’actes de terrorisme d’extrême droite.
L’attaque a commencé juste après 13 h 30, heure locale, à la mosquée Al-Nur sur Deans Avenue, près de Hagley Park. Le tireur, Brenton Tarrant, un citoyen australien de 28 ans, avait publié ses intentions sur un forum, ainsi qu’un lien vers un streaming live de sa caméra frontale.
La vidéo de dix-sept minutes montre Tarrant prenant un pistolet dans le coffre de sa voiture, marchant vers la mosquée Al-Nur, et commençant à tirer alors qu’il atteint la porte. Tarrant marche ensuite à travers le bâtiment en tirant sur tout ce qui bouge, avant de faire le tour et de tirer sur les blessés. 41 personnes ont été massacrées.
Les images vidéo de l’attaque de la mosquée Al-Nur ont été largement diffusées, malgré les efforts déployés par les sociétés de médias sociaux pour les supprimer après le début des attaques. Les comptes Twitter, Facebook et Instagram de Tarrant ont tous été supprimés peu après le début des attaques.
La deuxième mosquée attaquée se trouvait sur l’avenue Linwood, où huit personnes ont été assassinées ; sept sont mortes sur les lieux et une autre à l’hôpital. Un «nombre» indéterminé d’engins explosifs improvisés (IED) ont également été trouvés sous la voiture du tueur à proximité et désamorcés.
45 personnes ont été soignées pour des blessures par balle dans des hôpitaux locaux.
Tarrant a été aussitôt arrêté, de même que trois autres personnes — deux hommes et une femme. Il s’est avéré que l’une des arrestations n’était pas liée à l’attaque et ils ont été libérés aussitôt. D’autres engins explosifs ont été trouvés dans la voiture de l’un des autres suspects qui ont été arrêtés. Il semble que Tarrant ait été le seul tireur actif dans ces attaques, mais ces conspirateurs ont fourni diverses formes de soutien à ses atrocités. Les vrais «loups solitaires» sont très rares.
L’équipe de cricket bangladaise, qui était en Nouvelle-Zélande pour un match d’essai, se rendait en bus à la mosquée Al-Nur pendant la fusillade déclenchée par Tarrant. Ils ont été renvoyés à leur hôtel, sains et saufs, bien que secoués. Le match, prévu pour le 16 mars, a été annulé et l’équipe a été confinée à son hôtel jusqu’à son retour au Bangladesh.
Tarrant ne figurait sur aucune liste de surveillance du terrorisme avant cet attentat. Il semble toutefois probable qu’il s’agisse d’un acte de terrorisme. Le Premier ministre néo-zélandais, Jacinda Ardern, l’a déclaré comme tel. «Il est clair que c’est l’un des jours les plus sombres de la Nouvelle-Zélande,» a affirmé M. Ardern. «La personne qui a commis cet acte contre nous n’est pas [l’un de nous]. Ils n’ont pas leur place en Nouvelle-Zélande.» Tarrant a laissé un «manifeste» de plus de 70 pages qui indique un mobile politique pour les meurtres.
Dans son pamphlet «The Great Remplacement (Le Grand Ramplacement)», Tarrant s’identifie comme «écofasciste» et raciste «par définition». Sa principale préoccupation est que les «envahisseurs» — les immigrants, en particulier les musulmans — remplacent du point de vue culturel et racial les populations autochtones de l’Occident. Il qualifie les Blancs convertis à l’islam de «traîtres du sang». Il affirme que sa motivation principale était «anti-islamique».