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Accueil Articles

Al-Bagdadi et le dilemme de la visibilité

27 octobre 2019
dans Articles
Abu Bakr al-Baghdadi and the Dilemma of Visibility
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Un raid des opérations spéciales américaines aurait tué le leader de Daesh Abu Bakr al-Baghdadi dans le province d-Idlib. 

Voici un de nos précédents articles à propos d’al-Baghdadi et de son leadership par le Dr. Francesco Marone

L’État islamique (Daesh) a publié une vidéo d’environ 18 minutes le lundi 29 avril 2019, en arabe, intitulée «Dans l’hospitalité de l’émir des croyants», dans laquelle le chef obscur de l’organisation djihadiste, Abu Bakr al-Baghdadi, apparaît comme le protagoniste absolu.
Il est important de noter que le dernier discours que Bagdadi a publié, uniquement en format audio, date d’août 2018. La dernière apparition de Bagdadi dans une vidéo date du vendredi 4 juillet 2014. À cette occasion, Bagdadi, dans un célèbre sermon à la Grande Mosquée d’Al-Nuri à Mossoul, en Irak, a annoncé la fondation du «califat», proclamé une semaine plus tôt, le vendredi 29 juin (début du mois saint du Ramadan cette année-là) par Abu Muhammad al-Adnani, porte-parole de l’organisation.
Le moment de la publication des deux vidéos de Bagdadi — les seules qui le montrent comme le protagoniste depuis plus d’une décennie — mérite notre attention. La vidéo de 2014 célébrait solennellement l’établissement du «califat». La dernière vidéo apparaît au contraire quelques semaines seulement après l’effondrement territorial de ce protoétat djihadiste. Il convient également de noter que la publication de la dernière vidéo coïncide avec le début imminent du Ramadan (6 mai 2019), un mois qui, ces dernières années, a été utilisé par Daesh à des fins de propagande et de montée du terrorisme.
La publication d’une vidéo par Al-Furqan, le plus ancien et le plus important organe de presse de Daesh, a été en soi remarquable puisque, comme cela a été noté, presque tous les communiqués de presse récents de la chaîne ont été en format audio. La vidéo, annoncée la veille, est la première vidéo d’Al-Furqan depuis celle intitulée «La Structure du califat», en juillet 2016
Évidemment, la première information qui ressort de la vidéo est que le leader est toujours en vie. Bagdadi, probablement l’homme le plus recherché de la planète, a été signalé mort, ou du moins grièvement blessé, plusieurs fois ces dernières années, notamment par des sources russes. Des transfuges présumés de Daesh ont récemment décrit Bagdadi comme «extrêmement mince et sa barbe… plus blanche». Au contraire, dans la vidéo, il paraît en bonne santé; il a pris du poids et sa barbe est teinte en henné
Deuxièmement, Bagdadi dirige toujours avec fermeté toute l’organisation, présentée comme forte et compacte. Dans un endroit indéterminé, le leader, assis les jambes croisées dans un espace fermé et dénudé, parle calmement à trois responsables de Daesh (dont les visages sont floutés). Ils l’écoutent en silence. Le monologue a un style formel et sec. Bagdadi ressemble plus à un commandant militaire d’un groupe d’insurgés qu’à un glorieux «calife». D’un autre côté, ce cadre particulier vise sans doute à suggérer qu’il est entré dans la clandestinité, mais il n’est pas un fugitif solitaire.
À côté de lui apparaît en évidence un rare fusil d’assaut soviétique AKS-74U avec un grand chargeur. L’arme ne se distingue pas clairement par sa modernité et son utilité pratique, mais par sa valeur symbolique profonde dans l’imaginaire djihadiste; avant Bagdadi, ce modèle était également exposé par Oussama Ben Laden et par le fondateur de Daesh, Abu Musab al-Zarqawi. De plus, à y regarder de plus près, l’ensemble du décor rappelle la vidéo de Zarqawi («Un message au peuple»), publiée en avril 2016, où il est apparu pour la première fois à ses soldats, quelques semaines seulement avant d’être tué.
Certaines références à des événements récents — la chute de dirigeants de longue date en Algérie et au Soudan; les élections en Israël — suggèrent que la vidéo pourrait avoir été enregistrée vers la mi-avril 2019.
Le dirigeant se concentre sur le passé récent, présentant davantage la situation du groupe armé et moins son orientation future. Il rappelle entre autres la défaite dans la bataille de Baghouz, dernier bastion de l’organisation djihadiste, à la frontière entre la Syrie et l’Irak, qui a eu lieu le 23 mars 2019. Il prend quelques minutes pour commémorer les morts, en mentionnant aussi les noms des combattants occidentaux célèbres.
Bagdadi affirme que le résultat à Baghouz est moins important que les motivations et l’engagement des individus impliqués. «C’est la bravoure, la ténacité et la ténacité de l’umma musulmane (nation ou communauté)» par opposition à «la sauvagerie et la brutalité de la nation de la croix» qui comptent, déclare Bagdadi. L’accent mis sur la manhaj (méthodologie) est la norme de Daesh : le groupe pense qu’il a repris le dessus après 2008 parce qu’il a suivi la bonne voie idéologiquement, et non à cause d’une tactique militaire spéciale.
Quelques minutes sont ensuite consacrées par le calife à la commémoration des morts, mentionnant nommément treize militants, dont certains combattants occidentaux. Bagdadi affirme que Daesh a mené « 92 opérations dans huit pays » pour venger ces hommes tombés au champ d’honneur, et félicite les militants qui ont récemment effectué un raid à Fuqaha, une ville désertique du centre de la Libye.
Bagdadi accepte ensuite le serment d’allégeance (bayʿa) de groupes au Burkina Faso et au Mali, et encourage les attaques contre la France et ses alliés au Sahel. Il accepte également le bayʿa des membres d’organisations du «Khorasan» (Afghanistan-Pakistan).
Bagdadi fait l’éloge des auteurs de l’attentat-suicide à la bombe de Pâques au Sri Lanka affirmant qu’il s’agit d’une vengeance pour la perte de Baghouz, et tient le même discours pour l’attaque qui a été déjoué en Arabie saoudite. La section de deux minutes de la vidéo montrant des images de ceux qui ont menés les attaqués au Sri Lanka, et les deux vidéos où les agents de Daesh revendiquent l’attaque, ne sont manifestement pas liées à la conférence en face à face et pourraient donc avoir été ajoutées ultérieurement.
Le massacre récent de musulmans à Christchurch, en Nouvelle-Zélande — que certains responsables au Sri Lanka ont supposé être à l’origine des attaques terroristes — n’est pas mentionné par Bagdadi.
Vers la fin de la vidéo, le responsable de Daesh reçoit physiquement quelques rapports sur les différentes Wilayat («Provinces») de l’organisation dans le monde, dont la Wilaya de Turquie, apparemment nouvelle. Il existe également un dossier sur la «Tunisie», mais il ne contient pas la référence à une Wilaya spécifique. Ces scènes montrent probablement que le projet de Daesh, que le leader suit personnellement et activement, a un caractère global et est même en cours d’expansion, malgré la défaite militaire en Syrie et en Irak.
Bref, le discours de Bagdadi ne présente à première vue aucun contenu vraiment nouveau. Sa référence à la « guerre d’usure » qui se poursuit, malgré les pertes de territoire, et le combat étant de longue durée – «Dieu nous a ordonné de faire le djihad et ne nous a pas ordonné la victoire» – sont des messages que Daesh fait passer depuis trois ans. Cependant, comme nous l’avons déjà dit, il est important de souligner qu’avec plusieurs références à différentes régions et différents continents, le leader de Daesh a esquissé un projet d’expansion à l’échelle mondiale, au-delà du Croissant fertile, même dans des pays comme le Sri Lanka qui n’ont pas d’infrastructure djihadiste profondément ancrée.
La sortie médiatique du leader de Daesh en personne après presque cinq ans est clairement destinée à remonter le moral de ses combattants et sympathisants. D’une part, il est peut-être significatif que cette sortie médiatique intervienne à un moment où les tensions et les différends au sein du groupe seraient à la hausse après l’échec de l’ambitieux projet d’un protoétat. Il y aurait même eu un coup d’État au sein de Daesh en janvier 2019 (bien que ce qui s’est passé exactement ne soit pas encore clair). D’autre part, le «calife» autoproclamé ne fait aucune mention pertinente des questions doctrinales ou théologiques et, jusqu’à présent, Bagdadi a donné l’impression de pouvoir imposer sa volonté à son organisation.
Les organisations terroristes telles que Daesh opèrent dans le secret pour préserver leur sécurité, mais doivent en même temps être visibles afin de maintenir des relations avec l’environnement social et d’atteindre leurs objectifs politiques. Dans leurs messages, les terroristes doivent s’adresser à trois publics principaux: leurs ennemis, leur communauté de soutien et les tiers. Ainsi, ils se retrouvent à gérer un équilibre complexe et délicat entre le besoin de dissimulation et d’exposition.
Normalement, le degré de secret augmente de la périphérie vers le centre de l’organisation terroriste. Ce fait oblige souvent les dirigeants de l’organisation à se cacher dans une sorte de sancta sanctorum, loin du milieu environnant. En même temps, les leaders, surtout s’ils sont reconnus comme faisant autorité ou dotés de compétences en communication, peuvent s’engager à promouvoir directement la cause et à accroître le consensus au sein de l’organisation.
Ainsi, au sommet du groupe clandestin, le compromis entre secret et visibilité se manifeste avec une intensité maximale. Face à ce dilemme, de nombreux dirigeants terroristes préfèrent prendre des risques. Par exemple, Yasser Arafat, président charismatique de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), avait un «énorme appétit pour la publicité» et donnait régulièrement des interviews aux médias occidentaux alors que ses forces se déchaînaient au Liban, même au risque de fournir par inadvertance de précieuses informations sur sa personne ou l’organisation clandestine tout entière. Plus récemment, Oussama Ben Laden a décidé d’apparaître dans plusieurs vidéos et enregistrements audio, même après le 11 septembre 2001, sachant qu’ils seraient analysés avec la plus grande attention par les agences antiterroristes du monde entier, désireux de le retrouver.
Bagdadi, un homme introverti sans grandes capacités de communication a opté pour une voie très différente, préférant le secret et la sécurité à la publicité et à la visibilité. À quelques exceptions près, il n’a pas personnellement et directement joué un rôle clé dans la vaste campagne de propagande continue et sophistiquée du groupe. En outre, bien que Bagdadi ait cultivé une certaine autorité charismatique, Daesh est devenu, sous son règne, une grande organisation bureaucratique, sans avoir besoin d’un culte de la personnalité autour de son leadership pour la maintenir ensemble.
Lorsqu’on examine le compromis secret/visibilité, la vidéo intitulée «Dans l’hospitalité de l’émir des croyants» on constate que cela marque un moment critique pour l’organisation djihadiste. Le leader solitaire de Daesh a pris un risque rare à un moment inhabituel: contrairement à 2014, où Daesh détenait un vaste territoire et pouvait raisonnablement dicter l’environnement, en 2019 le «califat» a disparu et Bagdadi doit se déplacer clandestinement dans un environnement hostile marqué par des patrouilles des militaires les plus puissants du monde. Reste à savoir si la fréquence des apparitions médiatiques de Bagdadi changera considérablement à l’avenir.

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